Nichée sur les hauteurs de Tlemcen, la zaouïa de Sidi Boumediène est bien plus qu’un simple lieu de culte. Elle est un symbole de spiritualité et d’héritage, où le passé et le présent se mêlent dans une atmosphère empreinte de sérénité. Nous nous sommes rendus sur place, pour découvrir ce lieu chargé d’histoire et d’émotions.
Il est tôt le matin lorsque nous arrivons dans le quartier d’El Eubbad où se trouve la zaouia. Le calme règne, mais déjà, quelques fidèles arpentent les ruelles pavées menant au site. En approchant, on distingue la silhouette imposante du minaret du mausolée de Sidi Boumediene, qui domine l’ensemble.
Nous pénétrons dans l’enceinte de la zaouia par une porte ornée de motifs andalous, et une ambiance apaisante nous enveloppe aussitôt. Des fidèles récitent des versets du Coran tandis que d'autres, assis en cercle, écoutent les paroles d’un imam qui dispense un enseignement sur le soufisme.
La zaouia est un véritable bijou architectural. Ses murs recouverts de faïence aux couleurs éclatantes et ses inscriptions calligraphiques nous rappellent le savoir-faire andalou qui caractérise l’art de Tlemcen.
«Chaque élément de ce lieu raconte une histoire», explique un guide local. «La mosquée voisine, la médersa, et même le mausolée de Sidi Boumediene ont été conçus pour symboliser l'harmonie entre la foi, la science et l'esthétique».
Le cœur de la zaouia est marqué par une salle où les disciples se rassemblent pour le dhikr, l'évocation répétée de Dieu, accompagnée par des chants soufis. L’émotion est palpable : les voix s’élèvent, créant une vibration presque hypnotique.
La zaouia de Sidi Boumediene n’est pas seulement un lieu de prière ; c’est également un centre d’enseignement. À travers les âges, elle a formé des générations d’érudits en théologie, en droit islamique et en soufisme. Aujourd'hui encore, des élèves y viennent pour apprendre le Coran et approfondir leur spiritualité. «Nous transmettons ici l’héritage de Sidi Boumediene, qui prônait la sagesse et l’amour universel», confie un enseignant de la zaouia.
Pour de nombreux fidèles, la zaouia est un refuge face aux tumultes de la vie quotidienne. «Je viens ici chaque semaine pour me ressourcer. Ce lieu m’apporte une paix intérieure que je ne trouve nulle part ailleurs», confie Zaïr, un habitant de Tlemcen.
En quittant la zaouia, nous ressentons encore l’énergie particulière qui habite ce lieu. La zaouia de Sidi Boumediene n’est pas seulement un monument historique, c’est un lieu vivant, porteur d’une tradition spirituelle qui continue de toucher des milliers de personnes.
A. M.
