Sahara Occidental : «Nécessité de relancer le processus de paix»

Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a jugé, vendredi, «essentiel» de relancer le processus de paix au Sahara occidental, à l'arrêt depuis 2019, soulignant que des efforts sont menés par l'Organisation onusienne pour nommer un envoyé spécial pour ce conflit.

«Nous sommes en train de déployer un véritable effort pour enfin nommer un envoyé spécial en vue de relancer le processus de paix», a déclaré le chef de l'ONU au cours d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez à l'occasion d'une visite à Madrid. «Il est absolument essentiel d'avoir un envoyé spécial pour relancer le dialogue politique sur le Sahara occidental car la situation n'est pas tenable et représente un facteur d'instabilité» dans la région, ajoute M. Guterres, cité par l'agence espagnole EFE. «Nous avons besoin de relancer le dialogue politique et il est essentiel que les deux parties (au conflit) acceptent l'envoyé», a-t-il insisté, relevant que13 noms proposés jusqu'a présent pour mener cette mission ont tous été rejetés.
Le poste d'envoyé spécial de l'ONU au Sahara occidental est vacant depuis la démission, en mai 2019, du dernier titulaire, l'ex-président allemand Horst Kohler.
M. Guterres avait indiqué début mai avoir déjà proposé 12 candidats en deux ans. Il n'a pas précisé vendredi qui était ce 13e candidat qui a été rejeté, mais selon des sources diplomatiques à l'ONU, il s'agissait de Staffan de Mistura. L'ancien envoyé spécial de l'ONU pour le conflit en Syrie avait été accepté par le Front Polisario, mais s'est heurté au refus de Rabat, selon les mêmes sources.
Le Maroc, qui a entravé le travail des anciens envoyés de l'ONU au Sahara occidental, les poussant même à la démission, rejette la nomination à ce poste de candidats issus de pays connus pour leur neutralité envers la question sahraouie, comme les pays scandinaves, l'Australie, l'Allemagne, la Suisse et les Pays-Bas.
Sur le terrain, les unités de l'Armée populaire de libération sahraouie (APLS) ont mené de nouvelles attaques contre des positions des forces d'occupation marocaines dans les secteurs de Haouza, Farsia, Mahbès et Bakari, a indiqué le ministère sahraoui de la Défense dans son communiqué militaire 233.
Les unités de l'APLS ont bombardé, jeudi, les régions de Laakad et Sabkhat Tnouched dans le secteur de Mahbès, et ont également ciblé le nord d'Ahricha Dira dans le secteur de Haouza, selon la même source. Le ministère sahraoui de la Défense a en outre fait état du bombardement, vendredi, par les unités de l'APLS de la base 21 dans la région de Laksibine dans le secteur de Farsia et de la base 2 dans la région d'Oum Edken dans le secteur de Bakari. L'armée sahraouie a également ciblé par ses bombardements la région de Fiyine dans le secteur de Farsia. Les attaques de l'APLS se poursuivent contre les retranchements des forces d'occupation marocaines le long du mur de sable, a conclu le communiqué. Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.

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