Plus de 18 mois de guerre génocidaire contre Ghaza : La médiation usée par les manœuvres sionistes

La panne absolue de la mécanique diplomatique est illustrée par la vaine agitation des médiateurs qui, après avoir fait miroiter la possibilité d’une reprise des pourparlers depuis une semaine, s’avouent pratiquement désarmés.

Les bilans des frappes et bombardements des forces sionistes contre la population de la bande Ghaza font état de plus de 60 martyrs depuis samedi dernier, dont une majorité de femmes et d’enfants. L’acharnement meurtrier s’accompagne également de la délimitation de nouvelles «zones tampons», soit interdites de toute présence palestinienne, avec occupation pratiquement intégrale de la ville de Rafah, voisine de l’Egypte et du couloir névralgique Salah el-Dine, malgré une multitude de protestations internationales. Moins de vingt-quatre heures après que la direction du mouvement de résistance palestinien Hamas a rejeté la proposition tordue de relancer les négociations sur une nouvelle trêve, qui n’évoque aucunement l’objectif de la fin de la guerre, Benjamin Netanyahu est réapparu pour annoncer la poursuite de l’enfer sur les populations et le maintien du blocus mortel sur les aides humanitaires. Le territoire de Ghaza et ses près de deux millions d’habitants sont donc concrètement livrés à la punition collective et une œuvre d’extermination que le système international semble avoir intégré comme une fatalité. La panne absolue en matière de mécanique diplomatique est illustrée par la vaine agitation des médiateurs, qui après avoir fait miroiter la possibilité d’une reprise des pourparlers, s’avouent pratiquement vaincus. Dans des déclarations reprises hier par les médias, Mohammed Al-Khulaifi, ministre d’Etat auprès du ministère des Affaires étrangères du Qatar, et négociateur en chef au nom de l’émirat dans le cadre du conflit, regrette les lenteurs du processus de négociations alors qu’il «s’agit d’une question urgente où des vies sont en jeu». Le groupe des médiateurs, regroupant outre la diplomatie qatarie, ses homologues égyptiennne et américaine, est mis pratiquement hors jeu, au moins depuis plus d’un mois, par l’acharnement sioniste à prolonger la guerre. Le 18 mars dernier, l’entité sioniste avait, en effet, mis brutalement fin à un processus qui avait, même fort laborieusement, permis l’instauration d’une trêve durant près de deux mois, avec échanges de prisonniers et reprise de l’acheminement des aides pour une population glissant dangereusement vers la famine. Quinze jours auparavant, le 2 mars, le gouvernement sioniste avait d’abord commencé par interdire l’accès des aides humanitaires, les abris, le carburant et les équipements médicaux dans l’enclave, revenant sur un des principaux engagements du cessez-le-feu conclu le 17 janvier et entré officiellement en vigueur deux jours après. 

Mauvaise foi et diffamation

Depuis le 18 mars, le territoire de Ghaza est livré à la vindicte sioniste où, en plus des milliers de nouveaux martyrs civils fauchés par les bombardements indiscriminés, la population subit «la pire situation humanitaire depuis le début de l’agression», le 7 octobre 2023, de l’avis même des agences spécialisées des Nations unies. Dans les propos confiés aux médias, le chef des négociateurs qataris évoque un autre procédé pervers du gouvernement sioniste, même s’il enrobe la déclaration de réserve diplomatique. Celui de calomnier les négociateurs, notamment qataris, et de les accuser, entre autres, de mener une campagne sécrète contre les intérêts américains, de financer des «complots anti israéliens» et de ne pas observer la «neutralité» qu’appelle la médiation. La diplomatie qatarie a eu déjà à dénoncer «une campagne de diffamation», ce que réitère M. Mohammed Al-Khulaifi, en indiquant pour sa part que ces «critiques sans contexte (...) ne sont souvent que du bruit», affirmant que l’hostilité sioniste se manifeste depuis le début de l’engagement qatari sur le dossier. L’Egypte, également médiateur, fait l’objet également d’attaques régulières, voire de menaces sournoises du gouvernement sioniste, avec notamment de vicieuses allusions à sa «responsabilité» dans l’asphyxie humanitaire de Ghaza. Le médiateur américain, dont le rôle était déjà très contestable sous la présidence de Joe Biden, vire franchement à bien plus partial avec l’administration Trump, n’est bien entendu pas concerné par les manœuvres sionistes.

M. S. 

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