Le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, a balayé d’un revers de la main les craintes que ne cesse de formuler l’ensemble européen quant aux intentions présumées de Moscou d’élargir le conflit.
"C'est vraiment ridicule !", a-t-il asséné devant les journalistes, lors d'une conférence de presse à Bichkek, au Kirghizistan, à l'issue d'une visite officielle, affirmant que la Russie n'a aucune intention d'attaquer l'Europe. « S’ils veulent un engagement écrit, on est prêts à le signer », a-t-il pratiquement moqué face à ce vent d’appréhensions qui balaie les grandes capitales du continent, les occidentales notamment, et que Moscou considère comme un avatar de « l’hystérie anti-russe ».
Vladimir Poutine s'est par ailleurs ouvert à des discussions plus larges avec l'Occident sur la sécurité européenne et la stabilité stratégique, évoquant également les essais nucléaires et à la coopération avec les États-Unis. Sur le point relatif aux sanctions économiques, il avertit en substance que toute tentative de confiscation des avoirs russes gelés en Europe, tels que les Européens en formule l’intention, serait qualifiée de "vol de biens" et appellerait à des mesures de rétorsion de la part de Moscou, avec un impact potentiel sur le système financier mondial. Traitant du plan de paix proposé par Washington pour la fin du conflit en Ukraine, Vladimir Poutine a réitéré que la Russie considère ses grandes lignes comme une base acceptable pour d’éventuels futurs accords entre Moscou et Kiev, saluant les efforts de son homologue américain pour faire aboutir la médiation.
Le président russe reste cependant intransigeant, signifiant clairement que la Russie ne cesserait les hostilités que si les forces de Kiev acceptent de se retirer des territoires qu’elle revendique, faute de quoi l'armée russe les prendra "par la force". Le ton est d’autant plus ferme, que dimanche dernier, à l’issue de négociations convoquées à Genève entre la diplomatie américaine d’une part et ses homologues ukrainiennes et européennes de l’autre, des « modifications » significatives avaient été introduites au plan de 28 points initialement promu par Donald Trump, versant notamment dans le sens de concevoir les solutions dans le cadre notamment de « la souveraineté » ukrainienne et renoncement aux transferts territoriaux.
M. S.