La dernière proposition américaine, portant un plan de 28 points, est venue, il y a près de deux semaines, tenter de relancer la voie diplomatique, après les tentatives non abouties entreprises depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, en janvier dernier.
Les discussions pour mettre fin au conflit en Ukraine amorcent un virage décisif cette semaine, sous l’impulsion d’une administration américaine qui continue à croire dur comme fer qu’un accord est bien possible entre Kiev et Moscou malgré les obstacles.
Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, était hier à Paris pour rencontrer le président français, Emmanuel Macron, au moment où les regards sont également braqués sur Moscou, à l’autre bout de l’Europe, où devait atterrir l’envoyé spécial de Donald Trump en perspective d’une rencontre avec le président russe, Vladimir Poutine. La dernière proposition américaine portant un plan de 28 points est venue il y a près de deux semaines tenter de relancer la voix diplomatique après les tentatives non abouties entreprises depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, en janvier dernier. Le 47e président américain, qui avait fait du règlement rapide du conflit un point phare de son programme de campagne, a dû se résoudre au fil de l’année, à reconnaitre la complexité de la tache. Le conflit a eu le temps en effet de s’enliser depuis son déclenchement en 2022 et d’accumuler les tensions.
Depuis ce premier échange, fin janvier 2025, entre le président américain et son homologue russe, les initiatives, de plus en plus laborieuses, se sont succédées pour privilégier la voix des négociations, avec parfois des moments de doute sérieux sur les chances d’un compromis, et un glissement continu vers davantage de tensions en Europe. Autant de raisons qui font toute l’importance de la démarche en cours, même si elle n’est qu’au stade des discussions préliminaires. Le président américain a de nouveau redit dimanche sa conviction qu’il existe une réelle possibilité de parvenir à un accord entre la Russie et l’Ukraine, juste après une nouvelle séquence de discussions américano-ukrainiennes en Floride.
Il reconnait néanmoins que «l’Ukraine a quelques petits problèmes difficiles», en ce moment, avec les enquêtes pour corruption qui concernent le sommet du gouvernement ukrainien, ce qui n’offrent pas les meilleures conditions pour avancer. Globalement, les discussions ont connu une accélération notable en tous cas depuis l’annonce du plan de 28 points puis sa «révision» lors des réunions à Genève (23-24 novembre) avec les représentants de Kiev et se alliés européens. Le plan, qualifié de «cadre de paix mis à jour» par le secrétaire d'État, Marco Rubio, après les nouvelles rencontres en Floride, dimanche. «C’est délicat. C’est compliqué.
Il y a beaucoup d’éléments en jeu et il est évident qu’une autre partie doit être prise en compte dans l’équation et cela continuera plus tard cette semaine quand Steve Witkoff se rendra à Moscou», a déclaré le secrétaire d’Etat américain lors d’une conférence de presse à l’issue des discussions. Selon les échos de la réunion, repris par les grandes agences de presse, les points relatifs au «transfert» des territoires, ceux portant sur la fermeture définitive de la porte à une adhésion de Kiev à l’OTAN, et la réduction de ses capacités militaires, tel que prévue par la version initiale de la proposition américaine, demeurent les principales pierres d’achoppements.
Chose d’autant plus vrai que le président russe, Vladimir Poutine, a assuré vendredi dernier, que Moscou ne peut envisager de règlement que si les forces de Kiev acceptent de se retirer des territoires qu’elle revendique, faute de quoi l'armée russe les prendra "par la force". Beaucoup de choses dépendront donc du déplacement de l’envoyé spécial américain à Moscou et de la rencontre prévue avec le président russe, théoriquement aujourd’hui.
M. S.