Une délégation des 15 pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU, dont l’Algérie, a effectué, jeudi, sa première visite officielle en Syrie depuis six ans, marquant un autre pas dans la normalisation diplomatique pour le pays meurtri par de longues années de guerre fratricide.
Cette visite intervient près d’un an après la chute de Bachar al-Assad et l’arrivée au pouvoir du président de la transition, Ahmad al-Charaa. Lors d’une conférence de presse tenue à Damas, l’ambassadeur slovène Samuel Zbogar, dont le pays assure actuellement la présidence du Conseil de sécurité, a réaffirmé le soutien de la communauté internationale à la souveraineté, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la Syrie.
«La communauté internationale est prête à soutenir tout ce que vous estimez utile», a-t-il ajouté, après sa rencontre avec le président al-Charaa, pour lequel le Conseil avait voté en novembre dernier la levée de toutes les sanctions. L’ONU a salué l’engagement des nouvelles autorités syriennes dans la lutte contre le terrorisme, tout en appelant à une transition politique «inclusive» respectant la diversité des communautés et confessions du pays. De son côté, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a qualifié cette visite de «moment historique» pour restaurer la confiance du peuple syrien, avec l’appui de la communauté internationale. Après la Syrie, les diplomates ont atterri hier à Beyrouth, où ils ont eu des échanges avec les hautes autorités libanaises.
Le Président Joseph Aoun a ainsi demandé à la délégation de faire pression sur l’entité pour l’amener à respecter le cessez-le-feu, connaissant des violations poussées depuis plusieurs semaines. «Nous ne voulons pas revivre la guerre», a insisté le Président, ajoutant que «l'armée protégera les citoyens dans toutes les régions, en particulier dans le Sud». Joseph Aoun a, à l’occasion, réitéré «l'engagement de la partie libanaise à appliquer les résolutions internationales».
La délégation doit rencontrer plusieurs responsables libanais, avant de se rendre aujourd’hui dans le sud du pays, où elle doit s’entretenir avec le commandement de la Force intérimaires des Nations unies (FINUL), stationnée sur place.
M. S.