Deuxième phase du «Plan de paix» à Ghaza : les négociations au point mort

Le vote par le Conseil de sécurité du «Plan de paix pour Ghaza» avait fait croire que les choses allaient évoluer sur le terrain vers au moins une atténuation immédiate des souffrances des populations, et acter une pulsion décisive au efforts de règlement négocié.

Alors que les forces sionistes continuent à malmener l’accord de cessez-le-feu à Ghaza, en menant régulièrement des bombardements sur différentes parties du territoire, et en foulant au pied les clauses relatives à la levée de toutes les entraves à l’acheminement des aides humanitaires, les négociations sur l’enclenchement de la deuxième phase de l’accord de paix s’enlisent littéralement au Caire.

Hier, dimanche, des avions israéliens ont mené une série de raids et lancé des tirs d’artillerie sur le camp de réfugiés d'Al-Bureij, dans le centre de la bande de l’enclave, rapporte l’agence officielle palestinienne Wafa. Ce nouvel épisode d’agression, intervenant après plus de 45 jours de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, s’inscrit dans une longue liste d’exactions qui ont fait jusqu’ici plus de 356 martyrs parmi les Palestiniens, dans près de 497 violations, incluant des frappes et des blocages d'aide.

Des martyrs dont le nombre dépasse désormais les 70.103 personnes, selon le dernier bilan des autorités de la santé dans l’enclave palestinienne. Le vote par le Conseil de sécurité, le 17 novembre dernier, du «plan de paix américain», soutenu par l’ensemble arabo-musulman, avait fait croire que les choses allaient évoluer sur le terrain vers une atténuation immédiate des souffrances des populations, et acter une pulsion décisive au efforts de règlement négocié.

Mais l’arbitraire sioniste et la démission des pays médiateurs et garants de l’accord continuent malheureusement à alimenter la logique d’agression et à creuser la solitude mortifère des Palestiniens. La fameuse deuxième phase du «Plan de paix», est notamment articulée autour de la formation d’une Force internationale de stabilisation (ISF), et le passage de la gestion politique à un Comité international de la paix, avec la mise en place d’une instance administrative formée de technocrates palestiniens et appuyée d’une force de police, pour assurer le côté opérationnel sur le terrain.

Selon les dernières informations relayées par des médias internationaux, l'Égypte forme actuellement des centaines de policiers palestiniens destinés à intégrer le corps de 5.000 éléments devant composer le corps en constitution. L’étape prévoit, surtout, un retrait des forces sionistes des zones occupées, bien au-delà de l’actuelle «ligne jaune». Jusqu’à hier, les pourparlers engagés dans la capitale égyptienne restaient coincés dans un stérile surplace.

La délégation du Hamas, menée par les négociateurs en chef Khalil El-Hayya, exige «un dialogue équilibrée», selon des comptes rendus médiatiques, au moment ou l’approche de la délégation sioniste continue à présenter la séquence comme étant celle qui doit consacrer une reddition de la partie palestinienne.

Le plan voté par le Conseil de sécurité l’inscrit pourtant comme une des étapes devant permettre de tourner la page de la guerre. S’agissant du point sensible du «désarmement», que le mouvement Hamas considère comme une étape liée au retrait des forces d’occupation, Benjamin Netanyahou menace de relancer des opérations militaires «massives», pour le faire «de force», alors que tout le processus est censé être conduit sous supervision internationale.

M. S.

Sur le même thème

Multimedia