
Le nouveau Sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), réunis vendredi dernier, à Accra au Ghana n’a pas permis le dégel espéré, au vu de la décision de la Cour de justice de l'Union économique et monétaire ouest-africaine qui avait ordonné jeudi dernier, la suspension de sanctions prises en janvier par l'Uémoa contre le Mali en raison du retard d'organisation des élections et partant du retour des civils au pouvoir. Au terme de la réunion, la Cédéao a annoncé le maintien des sanctions à l’encontre du Mali. Bamako n’a pas encore réagi, mais la déception doit être grande, d’autant que les sanctions pénalisent lourdement l’économie malienne et par voie de conséquence la population. «Nos valeurs démocratiques doivent être préservées», a déclaré Jean-Claude Kassi Brou, le président de la Commission de la Cédéao, tout en déclarant que les chefs d’Etat de l’organisation sous régionale «ont en tête des préoccupations concernant les questions sécuritaires, la question des sanctions qui ont un impact sur l'économie et les personnes, et la façon d'aider le Mali à aller vers le retour à l'ordre constitutionnel. Toutefois, ils refusent de répondre favorablement à la demande des autorités maliennes de la transition qui souhaitent prolonger la durée de la transition à 24 mois. L’offre faite à Bamako est une transition de 12 à 16 mois supplémentaires. C’est la condition sine qua non pour espérer une levée progressive des sanctions. Le refus du président de la transition de se rendre à Accra a pu être mal perçu par les chefs d’Etat de la Cédéao qui l’avaient personnellement convié à y prendre part. Mais pour les analystes, la décision des chefs d’Etat de l’Afrique de l’Ouest n’est pas vraiment pour surprendre, car la dernière mission du médiateur Goodluck Ebele Jonathan effectuée au Mali du 18 au 20 mars 2022, s’est soldée par un nouvel échec. En effet, alors que l’objectif était de parvenir à un accord avec les autorités maliennes sur le délai de la transition, l’ancien président nigérian a quitté la capitale malienne sans parvenir à un accord. Et si les deux parties avaient réaffirmé, dans leurs communiqués respectifs en date du 20 mars 2022, leur volonté de poursuivre les discussions afin de convenir d’un calendrier de transition acceptable, il reste néanmoins qu’il faudra attendre encore un peu avant d’espérer voir le Mali et la Cédéao trouver le compromis recherché.
Nadia K. et Agences