61e sommet de la Cédéao : Levée des sanctions économiques contre le Mali

Les choses vont certainement avancer, estime la Cédéao, qui ne doute pas de la volonté de la Guinée de vouloir dialoguer et de mettre un terme à cette situation.
Les choses vont certainement avancer, estime la Cédéao, qui ne doute pas de la volonté de la Guinée de vouloir dialoguer et de mettre un terme à cette situation.

Les chefs d’État de la Cédéao ont décidé, à l’issue de leur 61e sommet, tenu le 3 juillet à Accra, de lever les sanctions économiques et financières qui frappaient le Mali depuis le 9 janvier 2022.

Une décision attendue depuis plusieurs mois, d’autant que les efforts faits par les autorités maliennes sont perçus par la Cédéao comme suffisants. En effet, les conditions posées par l’organisation sous-régionale comme préalables à la levée des sanctions ont été globalement satisfaites. Ce que Jean-Claude Kassi-Brou, président de la Commission de l’organisation sous-régionale, n’a pas manqué de souligner dans un entretien accordé à des médias. Ainsi, il a estimé qu’«au vu des actions menées par les autorités de la transition à Bamako (…), les chefs d’État ont estimé que c’était suffisant et qu’il fallait donner un gage de confiance». Pour rappel, en deux semaines seulement, la loi électorale  a été adoptée et des décisions sur la gestion des élections ont été prises. De même que le calendrier de tous les processus de transition a été fourni, avec notamment les étapes sur la prochaine Constitution et la fin de la transition a été fixée à 24 mois à partir de mars 2022. Le premier tour de l’élection présidentielle est prévu pour février 2024. Une batterie de mesures censée remettre le Mali sur rails, et ce même si la suspension des organes de la Cédéao demeure en vigueur, car liée au retour à l’ordre constitutionnel.

Accord avec le Burkina Faso et sursis  accordé à la Guinée

Concernant le Burkina Faso, la Cédéao a décidé de lever la menace de sanctions qui pesait sur le pays depuis mars dernier. Des sanctions avaient été adoptées, mais jamais appliquées. Elles étaient conditionnées aux progrès que les autorités de transition se devaient de réaliser.
«Le dialogue a permis d’avancer», selon le président de la commission. 
L’organisation a tenu compte du rapport du médiateur, l’ancien Président nigérien Mahamadou Issoufou, qui a fait état de deux avancées importantes : les deux ans de transition que proposent les autorités burkinabè, au lieu des trois ans initialement annoncés, soit un retour des civils au pouvoir le 1er juillet 2024, et la liberté de mouvement accordée à l’ex-Président Roch Marc Christian Kaboré.
Comme le Mali, le Burkina Faso reste néanmoins suspendu des instances de l’organisation ouest-africaine. Toutefois, la Cédéao, sera-t-il indiqué, apportera toute son aide et son soutien à ce pays qui fait face à une situation sécuritaire et humanitaire «très difficile». La Guinée échappe également aux sanctions. Un sursis d’un mois lui a été accordé, en raison de la nomination d’un nouveau médiateur, en l’occurrence l’ancien Président béninois Thomas Boni Yayi. Le premier médiateur proposé avait été refusé. Boni Yayi va devoir, notamment, obtenir une réduction de la période de transition inférieure aux trois années actuellement proposée par Conakry. Les choses vont certainement avancer avec ce dernier, estime la Cédéao, qui ne doute pas de la volonté de la Guinée de vouloir dialoguer et de mettre un terme à cette situation. N. K.

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