La mission de la Flottille de la Liberté menacée : La guerre sioniste aux initiatives humanitaires

Face aux menaces sionistes, des experts de l'ONU appellent à garantir un passage sûr pour le navire Madleen, soulignant que «la population de Ghaza a désespérément besoin d'aide pour éviter l'anéantissement».

Après avoir réduit à néant le champ d’action du réseau humanitaire dans la bande de Ghaza, aussi bien dans ses composantes onusiennes que non gouvernementales, l’entité sioniste menace de prendre pour cible une mission menée par la Coalition de la Flottille de la Liberté. Avec à son bord des militants et des activistes, le voilier Madleen est parti des cotes siciliennes (Italie) dimanche en direction de l’enclave palestinienne, pour tenter, ne serait-ce que symboliquement, de briser le blocus qui asphyxie les populations depuis plus de trois mois, et dénoncer le génocide sioniste. Ce mouvement est depuis dans la mire des autorités sionistes. Un officier supérieur de la marine israélienne a signifié clairement avant-hier qu’il ne laisserait pas passer le navire, laissant clairement entendre que la mission est menacée de subir le sort de celle menée en mai dernier par la même coalition. Une attaque de drones avait en effet stoppé, le 2 mai dernier, l’évolution du navire le Conscience dans les eaux internationales au large de Malte.
Face à ces menaces, des experts de l'ONU ont appelé à garantir un passage sûr pour le Madleen, soulignant que «la population de Ghaza a désespérément besoin d'aide, pour éviter l'anéantissement, et cette initiative est un effort symbolique et puissant pour l'acheminer». Le groupe d’experts, dont Michael Fakhri, rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l'alimentation, Francesca Albanese, rapporteure spéciale des Nations unies pour les territoires palestiniens, et Mary Lawlor, rapporteure spéciale des Nations unies pour les défenseurs des droits de l'homme, rappelle que la coalition «est reconnue de longue date par le droit international», et que l'entité sioniste ne doit pas entraver la liberté de navigation du navire, encore moins commettre des actes d'hostilité contre la mission. La déclaration souligne que la population de Ghaza a le droit de recevoir de l'aide, via ses propres eaux territoriales, même sous occupation, soutenant que l'entité sioniste «doit respecter le droit international et se conformer aux décisions de la Cour internationale de justice, afin de garantir un accès sans entrave à l'aide humanitaire». La battante Francesca Albanese et ses pairs traitent également de la prétendue «Fondation humanitaire pour Ghaza», instituée par l'entité sioniste dans le dos du système international, et qui exécute dans les faits un plan d’humiliation des populations. «Ces pratiques violent les principes juridiques internationaux de dignité, d'humanité, d'impartialité, d'indépendance et de neutralité», écrivent les trois experts.
Mais tous ces appels risquent fort de ne pas dissuader le bellicisme sioniste, d’autant que selon les premiers échos parvenus des militants embarqués sur le navire, dont l’eurodéputée du mouvement La France Insoumise, Rima Hassan, signalent déjà deux survols de drones sur l’itinéraire de navigation du Madleen.
Cette initiative, plus politique et symbolique que visant réellement à apporter un aide matérielle en ces temps d’outrance sioniste et d’inaction de la communauté internationale, intervient près d’une semaine avant le rendez-vous annoncé pour la tenue d’une «marche mondiale pour Ghaza», prévue ce 12 juin. Des milliers de militants issus du monde entier devraient converger vers l’Égypte, pays de départ de la manifestation, avec comme point d’arrivée le passage frontalier de Rafah. Mais, vu les circonstances et l’acharnement sioniste à maintenir l’étau meurtrier sur l’enclave palestinienne, il n’est pas exclu que l’événement soit d’une manière ou d’une autre menacé.

M. S.

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