L’armée américaine quitte l’Afghanistan : Place à la diplomatie

En 17 jours, l’armée américaine a permis à plus de 123.000 personnes (Américains, interprètes et autres alliés afghans des États-Unis, et ressortissants de pays alliés) de quitter le pays.
En 17 jours, l’armée américaine a permis à plus de 123.000 personnes (Américains, interprètes et autres alliés afghans des États-Unis, et ressortissants de pays alliés) de quitter le pays.

Le Président Joe Biden devait s'exprimer, mardi dans l'après-midi (heure américaine), pour expliquer sa décision de «ne pas prolonger (la) présence américaine au-delà du 31 août» en Afghanistan, selon la Maison-Blanche.

L’armée américaine a annoncé officiellement lundi la fin de la plus longue guerre des Etats-Unis. «Notre présence militaire de vingt ans en Afghanistan a pris fin», confirme le Président. Il remercie les militaires américains pour avoir effectué en 17 jours «la plus grande opération d'évacuation aérienne de l'histoire américaine», qui a permis à plus de 123.000 personnes (Américains, interprètes et autres alliés afghans des Etats-Unis, et ressortissants de pays alliés) de quitter le pays.
Pour le Président américain, l'heure est désormais à la diplomatie et à la «coordination» avec les alliés des Etats-Unis pour «assurer le départ en toute sécurité» de tout Américain, allié afghan ou autre ressortissant étranger souhaitant encore quitter l'Afghanistan.
Dans cet ordre d’idées, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a annoncé que les Etats-Unis «travailleront» avec les talibans s'ils «tiennent leurs engagements». «Chaque étape que nous suivrons ne sera pas fondée sur ce que le gouvernement taliban dit, mais sur ce qu'il fait pour respecter ses engagements», a déclaré M. Blinken, soulignant que les nouveaux maîtres de l'Afghanistan devraient «mériter» leur demande de légitimité et de soutien de la communauté internationale.
Les Etats-Unis ont suspendu leur présence diplomatique en Afghanistan et transféré les opérations de l'ambassade à Doha, au Qatar, a aussi annoncé le secrétaire d'Etat, évoquant «l'environnement sécuritaire incertain et la situation politique» dans le pays. «Nous allons utiliser ce poste à Doha pour mener notre diplomatie à l'égard de l'Afghanistan», notamment en matière d'assistance aux Américains restés sur place, d'aide humanitaire, et de dialogue avec les talibans, a-t-il expliqué.
Le départ des Américains a été triomphalement célébré par les Talibans. Des coups de feu ont retenti dans Kaboul tôt mardi.
«Ce soir à minuit heure afghane, les dernières troupes américaines ont quitté l'aéroport de Kaboul et notre pays a regagné son entière indépendance», s'est félicité Zabihullah Mujahid, le porte-parole principal des talibans, dans un tweet. Avant de quitter Kaboul, l’armée américaine a détruit des avions et des blindés.
Le chef du commandement central de l'armée américaine, le général Kenneth McKenzie, a indiqué à la presse que les soldats américains avaient «démilitarisé», c'est-à-dire mis hors d'usage 7370 véhicules blindés MRAP résistant aux mines et 27 véhicules légers Humvee ont également été mis hors d'usage.
R. I.

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