
La sécurité a été renforcée samedi à Kaboul qui se prépare à une possible réaction des taliban alors que les troupes américaines se trouvent toujours en Afghanistan sur décision du président Joe Biden, au-delà de la date du 1er mai qui avait été fixée pour leur retrait dans le cadre d'un accord conclu avec la précédente administration. Une présence militaire accrue et des postes de contrôle étaient visibles dans la capitale afghane, et une source au sein des forces de sécurité a indiqué que la ville avait été placée en état d'alerte. Les patrouilles militaires et la sécurité ont par ailleurs été renforcées dans les principales villes à travers le pays, selon la source.
Sous l'administration du Président américain Donald Trump, un accord avait été conclu en février 2020 avec les talibans, prévoyant que les troupes étrangères se retirent du pays d'ici au 1er mai. En contrepartie, les talibans s'abstenaient d'attaquer les forces et les bases étrangères. Mais le président Joe Biden a annoncé le mois dernier que les troupes resteraient plusieurs mois de plus dans le pays avec une date de retrait repoussée au 11 septembre. La violence dans le pays s'est accentuée brutalement ces dernières semaines, avec plus d'une centaine de morts parmi les forces de sécurité afghanes. A la veille de la date butoir de retrait originelle, une énorme explosion dans la province de Logar, dans l'est du pays, a tué des dizaines de personnes alors qu'elles venaient de rompre le jeûne du ramadan. Il était difficile à ce stade d'identifier les auteurs de l'attaque. Les talibans ont réagi à la décision du Président américain avec colère et prévenu qu'il y aurait des conséquences, boycottant une conférence cruciale en Turquie prévue le mois dernier qui devrait contribuer à relancer des discussions de paix afghanes à Doha. Depuis, des contacts ont été maintenus, selon des responsables et des sources parmi les talibans, pour tenter de ramener les talibans à la table des négociations et obtenir leur feu vert au report du retrait des troupes étrangères. Samedi, il était difficile de savoir si ces discussions ont avancé et il n'y a pas eu d'annonce concernant le report. Zabihullah Mujahid, porte-parole des talibans, a déclaré sur Twitter que le fait d'avoir passé la date butoir était une «violation de principe qui ouvrait la voie à ce que (les combattants talibans) conduisent toute riposte jugée appropriée contre les forces d'occupation».
Mais il a ajouté que les combattants attendaient la décision des dirigeants talibans.