
Le président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo, a décidé de dissoudre le Parlement dominé par l’opposition trois jours après des affrontements armés qu’il qualifie de «tentative de coup d’Etat».
«La date des prochaines élections législatives sera fixée le moment opportun, conformément aux dispositions de la Constitution», dit un décret présidentiel.
Le président Embalo invoque la «complicité» entre la Garde nationale, le corps impliqué dans les affrontements avec la Garde présidentielle jeudi soir et vendredi, et «certains intérêts politiques au sein même de l’appareil d’Etat».
«Après cette tentative de coup d’Etat menée par la Garde nationale et devant les preuves fortes de l’existence de complicités politiques, le fonctionnement normal des institutions de la République est devenu impossible. Ces faits confirment l’existence d’une grave crise politique», dit-il.
Des éléments de la Garde nationale ont fait irruption, jeudi soir, dans les locaux de la police judiciaire pour en extraire le ministre de l’Economie et des Finances, Souleiman Seidi, et le secrétaire d’Etat au Trésor public, Antonio Monteiro qui y étaient interrogés. Puis ils se sont mis à l’abri dans un camp militaire de la capitale Bissau, et ont résisté jusqu’à vendredi matin par les armes. Les affrontements ont fait au moins deux morts.
Les législatives de juin 2023 ont donné la majorité absolue à une coalition constituée autour de l’historique Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), vieil adversaire du président. M. Embalo, qui dirige le pays depuis 2020, s’est retrouvé condamné à la cohabitation avec le gouvernement.