
La lutte contre le terrorisme se poursuivra en 2021 avec l’objectif affiché de ne laisser aucun répit aux groupes terroristes qui sévissent notamment en Afrique. Au Sahel, où les éléments terroristes continuent de frapper, la détermination des forces qui luttent contre la propagation de ce fléau est intacte. Cependant, les derniers développements de la situation sécuritaire soulignent la nécessité de revoir la stratégie en cours. Au Mali, l’attaque, qui a causé fin décembre la mort de trois soldats français de la force Berkhane, revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, affilié à Al-Qaïda, interpelle justement sur l’efficacité de la stratégie suivie, d’autant qu’en dépit de l’augmentation des effectifs militaires dans cette sous-région, la bataille n’est pas gagnée et les groupes terroristes continuent de sévir. Il est vrai que des succès ont été enregistrés et que de nombreux éléments terroristes ont été éliminés. Mais ces coups portés n’ont pas suffi pour éradiquer le terrorisme et ceux qui s’y adonnent. C’est pourquoi à l’heure des bilans, la question de savoir quels sont les axes à revoir pour assurer une meilleure efficacité du déploiement des troupes se pose. Le prochain sommet du G5 Sahel, qui pourrait se tenir à la mi-février, devrait apporter quelques éléments de réponse et donner lieu à de nouvelles annonces ou de nouvelles stratégies. A titre d’exemple, l’accélération de la création de la force «Takuba» , soit 500 forces spéciales européennes déployées sur le terrain et combinées avec les unités du G5 Sahel pourrait figurer sur la liste des actions prioritaires à mettre en œuvre. Les Européens, Français en tête, sont aussi à l’affut de ce que pourrait apporter le changement qui interviendra à Washington dès ce 20 janvier, avec l’entrée en fonction du nouveau Président américain. Ils attendent d’être fixés sur la position américaine. Joe Biden devra s’exprimer sur la politique des Etats-Unis en Afrique et sur leurs intentions quant à poursuivre ou non leur engagement aux côtés des forces qui luttent contre le terrorisme. Seront-ils rassurés? Ils l’espèrent, d’autant que le président sortant, Donald Trump, avait ordonné la fermeture de la nouvelle base de drones d’Agadez, dans le nord du Niger. Une base pourtant vitale pour les opérations alliées. Mais si l’avenir de la guerre menée contre le terrorisme au Sahel repose sur la mutualisation des efforts entre alliés, il reste aussi qu’elle ne saurait se limiter au seul volet sécuritaire.
Nadia K.