Lutte anti terroriste au Sahel : Fin de l'opération Barkhane

Emmanuel Macron a annoncé jeudi, la fin, sous sa forme actuelle, de l’opération Barkhane déployée au Sahel pour lutter contre le terrorisme. La décision qui intervient après le coup d’État militaire qui divise les Maliens.
Le chef de l’État avait prévenu : les deux coups d’État successifs au Mali auraient des conséquences sur les actions menées par les troupes françaises sur le territoire. Jeudi, Emmanuel Macron a affirmé sa volonté de transformer en profondeur la présence de la France dans cette partie du Sahel et entend s’appuyer sur une force internationale. Un changement important, alors que Barkhane, qui a succédé à l'opération Serval, est au Mali depuis huit ans. À Bamako, la nouvelle divise les habitants entre peur et satisfaction. Pour certains, la fin de l'opération Barkhane telle qu’ils la connaissent est plus qu’une source d'inquiétude. C'est une peur qui se réinstalle, notamment pour les habitants du nord du pays qui ont dû fuir pour se réfugier dans la capitale malienne. Certains habitants du centre du pays accueillent au contraire positivement la future évolution des militaires français. «Qu’ils partent ; s’ils veulent s’en aller qu’ils s’en aillent. Avec eux, qu’est-ce qui a changé? Ça a empiré en huit ans. Aujourd’hui, nous sommes au centre et on ne peut même pas bouger. Il a commencé à retirer, il a qu’à emmener la totalité même de Barkhane», lâche l’un d’entre eux.
Mais que Barkhane parte ou évolue, rien n'avancera au Mali tant que Paris et Bamako buteront sur la question au cœur de la discorde : celle de savoir si on doit discuter ou non avec les terroristes pour espérer ramener la paix. Toutefois, l’annonce du Président français ne signifie nullement un retrait définitif mais une «transformation» qui va notamment passer par la fermeture de bases de l'armée française et par la priorité donnée à la lutte contre les terroristes et autres bandes organisées par les forces spéciales.
«Ce n'est pas un retrait, mais une évolution», précise le député Thomas Gassilloud de la commission de la défense nationale et des forces armées. Le calendrier et les modalités de la fin de l'opération Barkhane seront dévoilés fin juin, selon le chef de l'État. La France mise tout particulièrement sur la montée en puissance du groupement de forces spéciales européennes Takuba, qu'elle a initié et qui rassemble aujourd'hui au Mali 600 hommes, dont une moitié de Français, ainsi que quelques dizaines d'Estoniens et de Tchèques et près de 140 Suédois.
M. T. et agences

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