L'aviation éthiopienne a bombardé hier Mekele, capitale de la région rebelle du Tigré, marquant une escalade brutale dans les combats qui ont repris mercredi dans le Nord du pays, après cinq mois de trêve. Le gouvernement fédéral du Premier ministre Abiy Ahmed n'a pas immédiatement confirmé cette frappe, mais a concomitamment annoncé dans un communiqué son intention de mener des «actions» au Tigré, appelant la population à se tenir éloignée des cibles militaires. Il a en revanche catégoriquement démenti les accusations des rebelles selon lesquelles l'armée fédérale avait tué des civils. En début d'après-midi, un porte-parole des autorités rebelles, Kindeya Gebrehiwot, a annoncé que l'aviation éthiopienne avait «largué des bombes sur une zone résidentielle et un jardin d'enfants à Mekele», tuant et blessant des civils. «L'aviation militaire éthiopienne répond clairement à l'attaque lancée contre l'Ethiopie en ne visant que des sites militaires», a répondu le service de communication du gouvernement dans un message. Il a accusé les rebelles tigréens de «déposer des faux sacs mortuaires dans des zones civiles pour affirmer que l'aviation a attaqué des civils». Gouvernement et rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) se rejettent la responsabilité de la reprise des combats à la frontière sud-est de la région, qui ont mis fin mercredi à cinq mois de trêve.
_________________________________
L’IGAD appelle à une cessation immédiate des hostilités dans le Nord
L'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), un groupement de huit pays d'Afrique de l'Est, a appelé mercredi soir les belligérants à observer une cessation «immédiate» des hostilités dans le Nord de l'Ethiopie. Son secrétaire général, Workneh Gebeyehu, s'est déclaré «particulièrement préoccupé» dans un communiqué des informations sur les combats dans la région du Tigré. Il a demandé aux parties au conflit à donner priorité au dialogue «afin de parvenir à une paix durable dans l'intérêt du peuple éthiopien et de toute la région».