
Les forces rebelles ont affirmé mardi avoir lancé une nouvelle offensive dans la région éthiopienne du Tigré, deux semaines après la reprise de la capitale régionale Mekele qui avait conduit le gouvernement à déclarer un cessez-le-feu. Cette région de l'extrême nord de l'Ethiopie est en proie depuis huit mois à une guerre marquée par des atrocités et par le spectre grandissant de la famine. «Hier, nous avons lancé une offensive dans la région de Raya (sud du Tigré) et nous sommes parvenus à mettre en déroute les divisions des forces de défense fédérales et des forces amhara», a affirmé à l'AFP par téléphone Getachew Reda, un porte-parole des rebelles. «Nous sommes parvenus à sécuriser la majorité du sud du Tigré», a-t-il ajouté, précisant contrôler notamment Alamata, principale ville de cette zone, et où il affirme se trouver. Addis-Abeba a déclaré un cessez-le-feu et retiré l'armée. D'abord qualifié de «blague» par les forces tigréennes, nommées Forces de Défense du Tigré (TDF), le principe de ce cessez-le-feu a ensuite été accepté mais sous conditions. Parmi elles figuraient le retour des forces amhara et érythréennes «à leurs territoires d'avant-guerre».
Les Amhara contrôlaient jusqu'ici les zones sud et ouest du Tigré, qu'ils revendiquent de longue date. «Nous avons promis de libérer chaque centimètre carré du Tigré», a ajouté M. Getachew, affirmant que les TDF étaient toujours «aux trousses» des forces pro-gouvernementales dans le sud. A l'ouest, zone située aux confins de l'Ethiopie, de l'Erythrée et du Soudan, des combats sont en cours, a-t-il également dit. Hier matin, une source onusienne a fait état de tirs d'artillerie près d'Emba Madre, une localité de l'ouest, tandis que des combats étaient signalés à une quinzaine de kilomètres de là, près de Mai Tsebri. Cette nouvelle offensive intervient deux jours après l'annonce, samedi, des résultats des élections parlementaires du 21 juin, où le Parti de la prospérité de M. Abiy a remporté une victoire écrasante.