Conflit dans le Tigré (Ethiopie) : Le gouvernement déclare le cessez-le-feu

Les anciens dirigeants de la région éthiopienne du Tigré ont déclaré lundi qu'ils avaient repris le contrôle de la capitale régionale Mekelle après près de huit mois de combats, et le gouvernement qui les a renversés a déclaré un cessez-le-feu unilatéral avec effet immédiat.
Les habitants du centre-ville de Mekelle ont déclaré avoir vu des troupes rebelles dans la ville pour la première fois depuis qu'elles ont été chassées par les forces gouvernementales en novembre, et plusieurs ont décrit des scènes de liesse dans les rues.
Les événements ont marqué un tournant dramatique dans un conflit qui a tué des milliers de personnes, déplacé plus de 2 millions et poussé des centaines de milliers de personnes au bord de la famine.
Ils faisaient suite à des informations récentes faisant état d'une escalade des combats entre les troupes gouvernementales et l'ancien parti au pouvoir du Tigré, le Front populaire de libération du Tigré (TPLF), à l'extérieur de Mekelle. «La capitale du Tigré, Mekelle, est sous notre contrôle», a déclaré lundi soir Getachew Reda, un porte-parole du TPLF. Le gouvernement éthiopien a annoncé qu'il déclarait un cessez-le-feu à la suite d'une demande de l'administration régionale intérimaire du Tigré, qu'Addis-Abeba a nommée après avoir évincé les forces du TPLF. «Cette déclaration de cessez-le-feu unilatérale commence à partir d'aujourd'hui (lundi ndlr), et durera jusqu'à la fin de la saison agricole», a déclaré le gouvernement fédéral dans un communiqué. La principale saison de plantation en Éthiopie dure de mai à septembre.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré qu'il s'était entretenu avec Abiy et qu'il «espérait qu'une cessation effective des hostilités aura lieu». «Il est essentiel que les civils soient protégés, que l'aide humanitaire parvienne aux personnes dans le besoin et qu'une solution politique soit trouvée», a déclaré Guterres dans un communiqué.
Le Conseil de sécurité de l'ONU devrait se réunir cette semaine à la demande des États-Unis, de l'Irlande et de la Grande-Bretagne, ont indiqué des diplomates.

Sur le même thème

Multimedia