Donald Trump annonce une baisse des droits de douanes, Washington - Pékin : la désescalade

Donald Trump avoue que la hausse douanière de 145%, par lui même imposée aux importations chinoises, est très élevée, et que de ce fait, il allait la «baisser substantiellement» dans les prochains jours.

S’achemine-t-on vers un début de désescalade entre les Etats-Unis et la Chine sur le front de la guerre commerciale ? Moins de 24 heures après les déclarations de Donald Trump sur une prochaine baisse de la pression douanière sur les produits chinois, Pékin a réagi en faisant part hier, de sa disposition à entamer des discussions avec Washington sur ce sujet qui tient en haleine l’économie et le commerce mondiaux. Réitérant que le géant asiatique était capable de «se battre jusqu’au bout» dans les propos du bras de fer enclenché par la puissance américaine, un porte-parole des Affaires étrangères chinois a ainsi indiqué hier, que les portes du dialogue restent néanmoins ouvertes. Ces déclarations viennent conforter une tendance naissante à la détente sur les marchés qui n’en attendaient pas tant pour reprendre davantage de couleurs, après le ton subitement conciliant adopté par le président américain mardi. Hier, les Bourses repartaient à la hausse en Asie, notamment à Hong Kong et Tokyo. Les marchés européens n’étaient pas en reste ouvrant en progression de 1,5 à 2,4 points selon les places boursières. Le dollar également a regagné de la valeur, de même que les prix du pétrole. Dans la matinée, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, a gagné 1,50%, soit s’est coté à 68,45 dollars. L’équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en mai, gagnait 1,54%, soit 64,65 dollars. Le rebond des cours est très révélateur de ce nouveau contexte psychologique appréhendant une récession mondiale et une rétractation corolaire de la demande.

Des messages pour le marché

Quelques déclarations de Donald Trump ont donc suffi à imprimer une nouvelle trajectoire aux indicateurs globaux. Mardi, présidant une cérémonie à la Maison-Blanche, le président américain a lâché devant les journalistes que le taux de 145% de hausse, par lui même imposé aux importations chinoises le 10 avril dernier, était «très élevé», et que de ce fait le seuil allait «baisser substantiellement». On est bien loin du ton frontal utilisé à l’annonce, il y a 15 jours, de l’offensive douanière contre le rival chinois. Mesurant bien l’impact de son propos sur les marchés, Donald Trump, qui a également annoncé ne pas pousser plus loin la tension avec la direction de la Banque centrale américaine (FED), a multiplié les marques de détente, affirmant que les hausses, même s’il n’est pas concevable que l’on revienne à un taux zéro, «ne resteront en aucun cas proches de ce chiffre (145%)". Le président américain ne veut pas donner l’air cependant, d’avoir trop cédé devant Pékin. "C'est nous qui fixerons les termes de l'accord et ce sera un accord équitable. Je pense que c'est un processus qui va aller assez vite", estime-t-il encore. Les signes avant-coureurs d’une révision de la politique américaine concernant les tarifs douaniers se sont accumulés depuis plusieurs jours, devant les effets démultipliés de la crise sur le marché, y compris, et peut être surtout, aux Etats-Unis où l’inflation s’annonce très préjudiciable à la consommation. Partisan acharné de l’agressivité tarifaire de la Maison-Blanche, le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a fini il y a quelques jours par avouer, dans le cadre d’échanges avec une institution financière américaine, que le bras de fer entre les deux puissances n'était profitable à aucune des deux économies. Soit, ce que Pékin répète depuis le début en affirmant qu’aucune partie ne sortira gagnante d’une guerre commerciale.

M. S.

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