Avec la vague de reconnaissances officielles de l’État palestinien : l’urgence de mettre fin au génocide

Bête blessée, l’extrême droite sioniste trouve, en l’occasion, l’opportunité d’éructer plus bruyamment ses fantasmes d’occupation intégrale et d’effacement de toute trace de présence palestinienne.

Semaine diplomatique pleine pour la cause palestinienne. Après la reconnaissance par l’Australie, le Canada, le Royaume-Uni, puis le Portugal hier soir, d’un Etat palestinien, la France et nombre d’autres Etats devaient à partir d’hier en faire à leur tour l’annonce, à l’occasion de l’ouverture de la 80e Assemblée générale annuelle de l’ONU et la réunion de haut niveau sur la question palestinienne. L’élan pris en juillet dernier, après la tenue de la conférence internationale et l’adoption de la « Déclaration de New York », puis le vote à une écrasante majorité, par l’assemblée générale de l’ONU il y a 10 jours, d’une résolution relançant la solution à deux Etats, suit son court et promet de se transformer en véritable tournant diplomatique.

Quatre membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Chine, Russie, France et Royaume-Uni), reconnaissent désormais l’Etat palestinien, d’autres Etats influents dans les regroupements géoéconomiques internationaux également. À terme, la configuration annonce des paramétrages nouveaux dans les relations internationales. C’est du moins ce qu’escomptent les Palestiniens et tous les soutiens de la cause dans le monde, estimant d’ailleurs que cette série de reconnaissances, certes bien venues, interviennent trop tardivement. Il aura fallu en effet deux années de génocide ouvert contre les populations de Ghaza, de destruction totale du territoire et de mépris actif envers le droit international pour que la communauté des nations se rende compte qu’il n’est plus possible de laisser faire sans brancher la folie sioniste. Il est cependant évident que ces victoires à l’actif des immenses sacrifices palestiniens, ne vont pas arrêter spontanément les massacres sionistes des civiles à Ghaza, ni les programmes de colonisations effrénées en Cisjordanie occupée, bien au contraire, si on se fie aux menaces proférées ces dernières 48 heures par les responsables israéliens. Benjamin Netanyahou reconnaît que la dynamique diplomatique actuelle est « un danger pour l’existence d’Israël », et menace de déployer des « représailles » à l’international pour y faire face. Le constat est partagé même par les opposants à la politique du Premier ministre, même s’ils lui endossent la responsabilité entière de ce qu’ils considèrent comme « la crise diplomatique la plus grave que ‘‘l’entité sioniste’’ a connu ».

Bête blessée, l’extrême droite sioniste trouve en l’occasion, l’opportunité d’éructer plus bruyamment ses fantasmes d’occupation intégrale et d’effacement de toute trace de présence palestinienne, au point où même Benjamin Netanyahou a interpellé les sbires de retenir leurs fureur, pour ne pas prêter le flanc à davantage d’isolement international. Autant de réactions que le secrétaire général de l’ONU a anticipées en début de semaine, dans une interview inhabituellement directe contre le gouvernement sioniste. Antonio Guterres a appelé « le monde » à ne « pas se laisser intimider » par les menaces et à poursuivre l’œuvre de relancer la perspective de la solution à deux Etats et son pendant de reconnaissance d’un Etat palestinien. La satisfaction, qui accueille la suite de reconnaissances officielles de l’Etat palestinien, ne doit pas faire oublier cependant l’urgence d’arrêter les tueries à Ghaza, à travers notamment des sanctions immédiates contre l’entité sioniste.

Quotidiennement, des civils continuent à tomber en nombre dans l’enclave et, quand ils échappent momentanément aux bombardements, sont poussés à l’errance permanente à travers des villes fantômes. L’opération militaire sioniste lancée contre la ville de Ghaza s’est poursuivie, hier, contraignant deux hôpitaux à interrompre leurs services, ont annoncé les autorités sanitaires sur place dans un communiqué. Près de 30 Palestiniens sont tombés en martyrs dans les bombardements, selon un bilan arrêté en fin d’après-midi, alors que la veille 66 autres ont été dénombrés. Le bilan global quant à lui a atteint jusqu’à hier 65.344 martyrs et 166.795 blessés depuis le début de la campagne génocidaire.

M. S.

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