
La dernière tentative de reprise du processus, mise sur la table sur «proposition» du gouvernement sioniste, a été plutôt un traquenard que le mouvement palestinien a vite fait de rejeter.
Une nouvelle formule de départ pour des négociations serait en ce moment activée pour relancer les discussions sur une trêve à Ghaza. De nombreux médias ont indiqué que le staff des négociateurs du mouvement de résistance Hamas s’est rendu au Caire hier, conduit par le négociateur en chef, Khalil Al-Hayya. Aucune information n’était disponible, cependant, sur les articulations de la nouvelle proposition, intervenant à un moment d’impasse intégrale en matière de solutions négociées. Après près d’un mois et demi d’embargo humanitaire sur le territoire et plus d’un mois de frappes et de bombardements sionistes meurtriers, suite à la rupture du cessez-le-feu le 18 mars dernier, la panne de la médiation a pratiquement voué les populations à l’extermination. La dernière tentative de reprise des négociations, mise sur la table sur «proposition» du gouvernement sioniste, a été plutôt un traquenard que le mouvement palestinien a vite fait de rejeter. Le Hamas, dont les dirigeants répètent depuis des mois que le démantèlement du potentiel militaire de la résistance, tel que fomenté par l’entité sioniste, était une «ligne rouge» non négociable, s’est vu quand même proposer le désarmement comme condition de la trêve, du réacheminement subsidiaire des aides pour les populations, ainsi que des discussions sur la fin de la guerre. En somme, tel que formulé, Netanyahu proposait dans les faits un dépôt des armes, soit une reddition, comme condition pour la fin de l’agression. Le mouvement de résistance palestinien, quant à lui, se dit ouvert à des négociations sur la libération de tous les détenus israéliens, dans le cadre d’un échange de prisonniers, ainsi que des pourparlers sur la fin de la guerre et le retrait des forces sionistes du territoire de Ghaza, affirmant son opposition à l’idée des «accords partiels» qui ont jusqu’ici permis au Premier ministre sioniste de se jouer du conflit pour ses intérêts politiques.
Dissimuler la faillite
Ce sont là des éléments sur lesquels, pour rappel, s’était construit l’accord de cessez-le-feu signé le 17 janvier, sous l’égide du triumvirat de médiateurs (Qatar, Egypte, Etats-Unis) et entré en vigueur deux jours après sur le territoire. Les deux mois de trêve qui ont suivi avaient fait l’effet d’une démonstration de débâcle pour Netanyahu et son gouvernement dans la mesure où les faits ont bien montré que leurs affirmations sur l’anéantissement du potentiel combattant du Hamas, ainsi ses institutions civiles de gestion sur le territoire, après près de 15 mois d’agression, étaient complètement mensongères. L’autre cuisante déconvenue a été, par ailleurs, portée par le retour massif des déplacés au sud de l’enclave vers ce nord que la machine de guerre sioniste avait passé plus d’une année à dévaster et dépouiller de tout moyen de survie pour le rendre «invivable», alors que faisaient florès des plans de transferts définitifs des populations vers les pays voisins. La reprise des hostilités, le 18 mars dernier, était donc intervenue pour clore une séquence qui révélait au grand jour la faillite des plans sionistes et surtout l’extraordinaire potentiel de résilience de la population de Ghaza et de la résistance palestinienne. C’est pour toutes ces raisons que l’offensive post-trêve, ayant fait jusqu’à présent près de 2.000 martyrs, avec un acharnement particulier sur les enfants et les personnels de secours, justifie le qualificatif de «punition collective». Des échos médiatiques font part, ces derniers jours, d’une nouvelle insistance américaine pour parvenir à un accord. Le gouvernement sioniste fait face également à une grosse fronde interne, qui engage des pans de son armée dans la contestation de la poursuite de la guerre, voire met en opposition tendue une partie des services de renseignements et l’exécutif. Autant de circonstances qui pourraient peser dans le sens d’une posture moins jusqu’au-boutiste de la clique à Netanyahu. Conjoncturellement du moins.
M. S.