Arménie-Azerbaïdjan : Au bord d’un conflit armé

Arménie-Azerbaïdjan : Au bord d’un conflit armé
Arménie-Azerbaïdjan : Au bord d’un conflit armé

Alors que Moscou fait office d'arbitre dans la région, le président russe Vladimir Poutine a appelé à la fin des affrontements, les pires dans cette zone disputée depuis 2016. Au moins 16 militaires séparatistes ont été tués, et plus d'une centaine blessés lors de ces combats, selon les autorités du Nagorny Karabakh.

Les belligérants, qui se rejettent la responsabilité des hostilités, ont également fait état de victimes civiles. Erevan a annoncé la mort d'une femme et d'un enfant, tandis que Bakou a annoncé celle d'une famille azerbaïdjanaise de cinq personnes. Un conflit majeur impliquant l'Azerbaïdjan et l'Arménie pourrait entraîner l'intervention des puissances rivales dans la région du Caucase, la Russie et la Turquie.
Les affrontements autour du Nagorny Karabakh, qui a fait sécession de l'Azerbaïdjan avec le soutien arménien, nourrissent les tensions régionales depuis 30 ans. Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a affirmé avoir conquis une demi-douzaine de villages sous contrôle arménien lors de ces combats, des informations démenties par Erevan. Bakou a également affirmé s'être emparé d'une hauteur stratégique dans le Karabakh et annoncé l'instauration de la loi martiale, ainsi qu'un couvre-feu à Bakou, dans plusieurs grandes villes et la zone proche de la ligne de front. Plus tôt dans la journée, le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, avait lui aussi décrété «la mobilisation générale» et l'instauration de «la loi martiale», tout comme les autorités du Karabakh. «Le régime autoritaire (azerbaïdjanais) a de nouveau déclaré la guerre au peuple arménien», a dit M. Pachinian, estimant que Bakou et Erevan étaient au bord d'une «guerre d'envergure» aux potentielles «conséquences imprévisibles». Il a appelé la communauté internationale à empêcher une «ingérence» turque dans le conflit. Le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, a dénoncé une «agression» de l'Arménie, promettant de «vaincre» contre Erevan. Le président turc Recep Tayyip Erdogan, allié traditionnel de Bakou, a promis un soutien «avec tous nos moyens» à Bakou, après un entretien téléphonique avec son homologue azerbaïdjanais. De son côté, l'Iran voisin s'est dit prêt à lancer des pourparlers entre les deux pays. La France, médiatrice du conflit avec la Russie et les Etats-Unis dans le cadre du Groupe de Minsk, a aussi appelé à cesser les hostilités, de même que Bruxelles et Berlin.
Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a indiqué avoir lancé une «contre-offensive sur toute la ligne de front» du Karabakh afin de «mettre fin à des activités militaires des forces armées de l'Arménie».
Des pourparlers de paix sont dans l'impasse depuis des années. Des combats opposent régulièrement séparatistes et Azerbaïdjanais, mais aussi Erevan et Bakou.
R. I.

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