
Antonio Guterres reste convaincu que le développement effréné des nouvelles technologies de communication et la véritable propulsion révolutionnaire que leur procure l’Intelligence Artificielle (IA) offrent des vecteurs d’amplification dangereux aux discours de la haine et à la xénophobie dans le monde. Dans un message diffusé, à l’occasion de la Journée internationale de la lutte contre les discours de haine, coïncidant avec le 18 juin de chaque année, le secrétaire général de l’ONU renouvelle des appréhensions partagées avec de nombreux experts et déjà formulées auparavant sur les risques de développement incontrôlé d’outils qui modifient en profondeur les standards de la communication humaine, assoient des plateformes de manipulation de masse et le monopoles du vaste gisement de données personnelles par une poignée d’entité économiques hégémoniques. Le patron de l’ONU constate que les discours de haine trouvaient déjà un terrain fertile sur les réseaux sociaux, mais qu’avec l’irruption des applications de l’IA, c’est une véritable explosion du phénomène à la quelle assiste le monde aujourd’hui. En février dernier, alors que l’arrivée en trombes d’Elon Musk à la Maison-Blanche en tant que conseiller de Donald Trump, s’accompagnait de la levée des filtres de modération sur les réseaux sociaux, le même Guterres s’était alarmé du fait que la non-vérification des faits «rouvre grand la porte à plus de haine». Il note, aujourd’hui, que les algorithmes des plateformes numériques sont une machine à reproduire les préjugées et d’isolement des communautés, politiques, culturelles, religieuses. Guterres s’accroche, à ce titre, au Pacte numérique mondial, adopté lors du Sommet de l’avenir fin 2024, dans la mesure où l’engagement «encourage une plus grande coopération internationale, pour lutter contre la haine en ligne, ancrée dans les droits humains et le droit international». «Nous devons contrer les récits toxiques par des messages positifs et donner à chacun et chacune les moyens de reconnaître les discours de haine, de ne pas y céder et de s’y opposer», insiste-t-il, rappelant les principes mondiaux pour l’intégrité de l’information, lancés l’an dernier, et qui viennent étayer et orienter l’action «que nous menons pour créer un écosystème de l’information plus sûr et plus humain». Dans le même esprit, et à la veille de la première Journée internationale pour le dialogue entre les civilisations, décrétée pour le 10 juin en vertu d’une une résolution de l’Assemblée générale, le Secrétaire général de l'ONU s’alarme du fait que les voix de l'intolérance et de la xénophobie gagnent du terrain, partout dans le monde, «amplifiées par la mésinformation et les discours de haine qui prolifèrent en ligne». L’actualité mondiale étant prolifique en foyers de tensions armées et en conflits ouverts, Antonio Guteress note que «lorsque le dialogue fait défaut, l'ignorance prospère», insistant sur la vertu du dialogue comme fondements de l’action de l’ONU. «Cette première Journée est une occasion de mettre à l'honneur cette idée et de souligner que la grande diversité des civilisations sert de terreau fertile à la compréhension mutuelle et à la solidarité mondiale», exhorte le chef de l’organisation internationale.
M. S.