Les vidéos filmées par des jeunes Ghazaouis venus quérir, comme des milliers d’autres damnés, ces colis alimentaires de malheur, semblent tirées d’une horrifiante dystopie.
De nouveau, des images insoutenables en provenance de Ghaza. Dans l’immensité d’un terrain vague encombré de débris, hérissé de fers à béton tordus et qui, jadis, grouillait certainement de vie et de bruits de rues animées, une foule nombreuse de Palestiniens court dans le désordre, avec la dernière énergie, pour tenter d’échapper aux rafales assassines de l’armée sioniste. La séquence filmée par des jeunes Ghazaouis, venus querir, comme des milliers d’autres damnés, ces colis alimentaires de malheur, semble tirée d’une horrifiante dystopie. C’est pourtant le lot quasi-quotidien des Palestiniens de Ghaza depuis plus de 15 jours.
Selon la Défense civile palestinienne, plus de 30 martyrs sont tombés dans ce nouveau traquenard mortel tendu par le «mécanisme» de distribution d’aides fomenté par l’administration sioniste. 200 autres au moins ont été blessés. C’est ainsi depuis deux semaines : des annonces de distribution d’aides, des sites prétendument retenus, pour les effectuer, et des milliers de Palestiniens acculés par la faim qui tentent l’aventure pour y accéder, souvent en parcourant à pieds plusieurs kilomètres, et en bravant le risque permanant d’être ciblés par un bombardement aveugles ou par des drones. Parvenus sur place, et comme il est souvent arrivé, le chaos devient inévitable, vu l’insuffisance des aides, puis les tirs d’armes à feu suivent automatiquement, fauchant des vies par dizaines.
Les derniers jours, comme le confirme les plus récentes images documentant ces véritables batailles à mort pour une ration de survie, les jeunes forment la majorité des postulants malheureux aux colis alimentaires. Après les bousculades mortelles et les séquences de chaos organisées par l’administration sioniste, ce sont les jeunes qui semblent désormais écoper de la mission impossible d’aller querir les colis, pour sauver leurs familles.
Des centaines de milliers de tonnes de denrées bloquées
Mahmoud Bassal, porte-parole de la Defense civile, cité par les medias, rapporte que des milliers de Palestiniens ont commencé à se rassembler dans la nuit d’avant-hier aux alentours d’un site de distribution, au lieu-dit Wadi Ghaza, pour anticiper des opérations annoncés pour le lendemain. Mais aux premières lueurs du jour, tout ce monde a été surpris par un déluge de feu. Selon le même interlocuteur, les tirs émanaient des chars israéliens stationnés dans le périmètre, ainsi que drones entrés en action dans un nouveau chaos généralisé.
La prétendue opération de distribution d’aides, entamée le 27 mai dernier, avait été dénoncée par la communauté des intervenants humanitaires onusiens, pour le fait qu’elle ne respecte aucun critère éthique et de sécurité, voire est utilisée en tactique de guerre entrant dans une stratégie sioniste de contrôle du territoire et de neutralisation des institutions politiques du Hamas.
Plus grave, il ya quelques jours, il s’est vérifié que le gouvernement sioniste a constitué des milices composées d’anciens réseaux criminels, pour semer le trouble et infiltrer le tissu social Ghazaoui, en agissant sur le levier des aides alimentaires.
Selon un bilan des autorités palestiniennes sur place, plus de 130 martyrs et des centaines de blessés sont tombés depuis le lancement, il ya deux semaines, de l’opération de distribution.
En fait une cynique et criminelle manipulation qui creuse plus profondément les blessures et la détresses palestinienne, au moment ou des centaines de milliers de tonnes de denrées, issues de donateurs internationaux, pourrissent au soleil depuis trois mois, aux passages frontaliers de l’enclave.
M. S.
