L’Algérie et le Rwanda entretiennent des relations denses et fraternelles qui ne cessent de croître. Ils partagent également une histoire de résilience et de lutte pour la défense de leur souveraineté chèrement acquise. Partant de là, les deux pays ont édifié un partenariat ambitieux qui se caractérise par une coordination de plus en plus accrue pour la défense des intérêts de l’Afrique.
L’Algérie et le Rwanda ont des positions convergentes sur plusieurs dossiers, d’ordres tant continentales, régionales qu’internationales, comme l’attestent leurs positions communes, s’agissant de la défense des causes justes et du soutien au droit des peuples à l’autodétermination.
Alger et Kigali soutiennent, par ailleurs, les démarches visant à trouver des solutions politiques aux crises et conflits et mènent des efforts communs dans la lutte contre le trafic de drogue et le crime organisé transnational.
Le partenariat bilatéral algéro-rwandais prend, ces derniers temps, faut-il le rappeler, un nouvel essor avec l’échange de nombreuses visites entre les responsables algériens et rwandais, particulièrement depuis la décision du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, d’ouvrir une ambassade d’Algérie à Kigali en 2021. Mieux encore, depuis janvier 2025, les citoyens algériens sont exemptés de visa pour se rendre au Rwanda. Il convient de signaler, d’autre part, que le Président Tebboune avait rencontré son homologue rwandais, en décembre dernier à Nouakchott en Mauritanie, en marge de sa participation à la Conférence continentale sur l'éducation, la jeunesse et l'employabilité, et lui avait adressé auparavant un message de solidarité à l'occasion de la commémoration par son pays du 30e anniversaire du génocide perpétré en 1994. Un signal fort qui ne trompe pas quant à la solidité de cette coopération féconde appelée à être hissée davantage conformément aux intentions des dirigeants des deux pays et des aspirations des deux peuples.
Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a rencontré, en novembre 2024, son homologue rwandais.
Et à cette occasion, les deux ministres avaient examiné les voies et moyens à même de renforcer la coopération économique. De même qu’ils ont étudié les opportunités d’investissement dans les secteurs stratégiques tels que l’agriculture, les infrastructures, la technologie et l’énergie, qui sont essentiels à la croissance économique des deux pays.
Une coopération militaire et sécuritaire importante
Le Rwanda qui est reconnu pour ses progrès en matière de développement et de gouvernance, pourrait bénéficier de l’expertise algérienne dans le domaine des ressources naturelles, notamment dans le secteur de l’énergie et des industries extractives. L’Algérie, pour sa part, pourrait tirer profit des initiatives technologiques et de l’innovation mises en place par Kigali, dans le domaine des TIC et des start-up.
Le partenariat bilatéral s’est élargi aussi sur le plan parlementaire dans la mesure où ces relations ont connu un saut qualitatif illustré par l’installation, en mars 2023, du groupe d'amitié parlementaire Algérie-Rwanda, un acquis supplémentaire et un cadre pour l'échange d'idées, de propositions et d'expertises.
Sur un autre registre et en matière de coopération militaire et sécuritaire, Alger et Kigali connaissent une dynamique sans précédent.
Un accent particulier est mis sur la lutte antiterroriste et les menaces transnationales, et les deux pays sont convenus de faire face ensemble à ces défis communs, dans le cadre des initiatives continentales telles que l’Union africaine.
A ce propos, en février 2024, le ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, Chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), le Général d'Armée Saïd Chanegriha, a effectué une visite officielle au Rwanda.
Une visite qui reflète la volonté des hautes autorités des deux pays d’insuffler une nouvelle dynamique au mécanisme de coopération militaire entre les deux armées en vue de relever les défis sécuritaires auxquels le continent africain est confronté, avait alors affirmé le Général d'Armée, Saïd Chanegriha.
À cet effet, son homologue rwandais avait mis en exergue le fait que l’ANP est l’une des forces militaires les plus respectées et les plus performantes au niveau de notre continent, et bien au-delà.
Pour sa part, le même responsable, en la personne du Chef d'état-major de la Défense de la République du Rwanda, le Général d'Armée MubarakhMuganga, avait effectué, en avril dernier, une visite de travail en Algérie, à la tête d'une délégation militaire de haut niveau, lors de laquelle il a passé en revue avec le Général d'Armée Saïd Chanegriha les opportunités de coopération militaire bilatérale.
Les deux parties se sont, notamment, penché sur le renforcement de la coordination ayant trait aux questions d'intérêt commun. Les deux hauts responsables avaient, ainsi, évoqué les défis sécuritaires dans le monde et particulièrement en Afrique.
Dans cette droite ligne, Chanegriha avait souligné que les relations algéro-rwandaises, constituaient, depuis l'indépendance des deux pays, un modèle de solidarité entre les enfants du continent et un exemple de coordination politique dans les fora internationaux pour la défense de l'Afrique. Le moins que l’on puisse dire, enfin, est que l’Algérie et le Rwanda ont tant de choses à réaliser ensemble.
S. K.
