
Par Rachid Lourdjane
Dans ce Sommet de Brazzaville, consacré à l’unification des rangs libyens, les regards se tournent sur l’Algérie, en raison de notre engagement soutenu dans cette délicate mission guidée par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, depuis le début de son mandat. Régulièrement, le président de la République rappelle la volonté de l’Algérie d’œuvrer pour l’aboutissement de la paix en collaboration avec l’Union africaine en vue de parvenir à l’unité nationale. Cette paix tant voulue est un objectif majeur au regard des effets de la crise sur toute la région sahélienne. La crise qui dépasse le cadre géographique national est une source d’inquiétude majeure. La réunion de Brazzaville à laquelle assiste notre Premier ministre, Nadir Larbaoui, mandaté par le président de la République, prépare la Conférence pour la Réconciliation nationale prévue, pour bientôt, le 28 avril à Syrte, en Libye. L’Algérie s’engage également à défendre les intérêts de la Libye auprès du Conseil de sécurité pour l’ancrage de la paix et de la stabilité comme priorités absolues. De fait, la question libyenne est, pour nous, l’une des plus grandes priorités diplomatiques. Ce n’est pas un mystère. Nous sommes attachés à la stabilité de ce pays voisin pour des raisons de proximité géographique et de fraternité de destin. Les dissensions qui troublent la vie institutionnelle sont une tragédie nationale insupportable. Ils sont l’héritage de l’intervention militaire étrangère et le programme de déstabilisation sous tendu par une volonté de faire main basse sur les richesses du pays. Plus précisément, on voit surgir, aujourd’hui, les pernicieuses tentatives israéliennes de vouloir s’introduire dans des objectifs qui ne font pas mystère. M. Attaf, reçu samedi par M. Mohamed Younes el-Menfi, chef d’État libyen, a souligné que le cœur de la crise et l’essence du conflit en Libye résident dans les ingérences étrangères dans les affaires intérieures de ce pays. L’Algérie et la Libye ont toujours entretenu des rapports discrets mais très denses. Les attaches se perdent loin dans l’histoire des deux pays. Ce double aspect dans les relations diplomatiques et les liens annexes ne peuvent, sans doute, se comprendre en marge de l’héritage de la guerre de Libération à l’époque où la Libye était un terrain vital de logistique pour l’Armée de libération nationale. Des épisodes héroïques de la guerre de Libération nationale ont engagé les deux pays dans une confrontation directe avec l’armée coloniale qui en est venue, comme à Sakiet Sidi Youcef, en Tunisie, à attaquer la localité d’Issine les 3, 4 et 5 octobre 1957 à la frontière algéro-libyenne. L’évènement a montré à tous le degré de cohésion des peuples algérien et libyen dans leur lutte contre le colonialisme et son armée, dans une glorieuse page d’histoire commune.
R. L.