Crime contre l’humanité

Par Mohamed Bouraïb

L’année 2023 s’achève et la vindicte sioniste de liquidation physique des Palestiniens continue son œuvre de barbarie au mépris des valeurs humaines les mieux consacrées. Chaque jour, nous dressons un bilan macabre : bombardements massifs, déplacements forcés de populations, famine organisée. Des milliers de blessés souffrent le martyre. Sans anesthésiants, sans poches de sang, parfois sans eau ni électricité, les soignants ont dû inventer un nouvel acronyme, celui de WCNSF pour «wounded child, no surviving family» («enfant blessé sans famille survivante»).
21.822 personnes, et 56.451 blessés, en majorité des femmes, des adolescents et des enfants, ont été tuées depuis le début de la sanglante répression sioniste.
«2023 a été la pire de ma vie», raconte Ahmed El-Baz, 33 ans, qui a dû quitter son domicile pour un camp de fortune à Rafah. «Nous avons vécu une tragédie que même nos grands-parents n'ont pas connue», poursuit-il.
Il est clair que les dirigeants de Tel-Aviv n’ont jamais fait mystère de leur volonté éradicatrice. Dès le 7 octobre 2023, le vice-président de la Knesset, Nissim Vaturi, déclarait : «Notre but commun est d’effacer la bande de Ghaza de la surface de la terre.» Le 8 octobre, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, annonce que cette enclave palestinienne sera démontée. Les descriptions déshumanisantes des Palestiniens, sous couvert d’une rhétorique potentiellement raciste, sont monnaie courante. Israël a sommé 1.1 million d’habitants d’évacuer sous 24h la bande de Ghaza-Nord et de se réfugier vers le Sud. Tout habitant qui ne s’y résoudra pas à cet ultimatum sera menacé d’être éliminé par l’armée sioniste. Ce faisant, l’humanité a assisté, pour la première fois dans son histoire récente, à l’annonce en direct d’un génocide programmé.
Ajoutons à cela le fait que l’entité sioniste avait déjà commencé à tapisser de bombes Ghaza, un territoire surpeuplé, une prison à ciel ouvert, d’une manière rarement égalée dans tout autre conflit de l’histoire contemporaine.
Rappelons également qu’une telle punition collective à l’égard d’une population soumise à une occupation illégale au regard du droit international s’accomplit au nom d’un effarant droit de se défendre. Le carnage actuel, contrairement à une propagande qui n’abuse plus personne, est un plan mûrement réfléchi. La preuve est là, criante de vérité. Quand on ose définir comme «entité terroriste» une ville peuplée par plus de deux millions d’âmes, on s’obstine à vouloir dissimuler une macabre volonté d’extermination du génocidaire Netanyahou et tout son état major, civil et militaire. N’a-t-il pas présenté, à la tribune de l’ONU, une carte de son « nouveau Moyen-Orient », d’où avait disparu la Cisjordanie en tant que territoire palestinien ?
Ces représailles correspondent à la qualification de la Convention sur le génocide de 1948, qui le définit ainsi : «Des actes commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux», notamment en «tuant des membres du groupe» et en «soumettant délibérément le groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle». On ne peut mieux être précis.
Il n’empêche que tous les États doivent agir en vertu de l’article VIII et demander aux organes compétents des Nations unies, en particulier à l’Assemblée générale des Nations unies, de prendre des mesures urgentes en vertu de la Charte des Nations unies pour stopper ce génocide.

M. B.

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