
Fatima Beddar est l’une des martyres des massacres du 17 Octobre 1961. Elle disparut au cours de la même nuit sanglante, au même moment où d'autres Algériens et Algériennes tombaient devant la répression féroce, acte barbare de la police coloniale. Née le 5 août 1946 à Tichy, dans la wilaya de Béjaïa, Fatima Beddar était à Paris avec sa mère ayant rejoint le père, employé en France depuis 1951.
Arrivée dans la capitale française, elle fréquentera le collège de Stains (Seine St-Denis) mais très vite, elle s'inscrit dans le combat libérateur dans les rangs de la Fédération de France du FLN, où son père était militant et elle l’accompagnait lors des réunions de cette organisation. Elle s’est imprégnée donc du sens du militantisme qui se forgé chaque jour en elle. Mais quand le FLN lança son appel à une manifestation pacifique, elle brave l’interdit parental pour y prendre part. Ainsi, faisant mine de se rendre au collège, emportant avec elle son cartable, la jeune fille se rend à la manifestation. Elle disparaîtra le jour de la manifestation pour n'être repêchée que le 31 octobre dans le canal de St-Denis. Ses parents ne l'identifient que grâce à ses cheveux, de longues nattes d'un blond châtain. Les ossements de Fatima ont été rapatriés en 2006 pour être enterrés à Tichy. Quelques jours plus tard, son cartable a été retrouvé au même endroit que son corps et remis par son frère Djoudi au musée du Moudjahid de Béjaïa.
M. L.