
L'Assemblée populaire nationale (APN) a organisé, hier, une cérémonie pour commémorer le 62e triste anniversaire des massacres du 17 octobre 1961, ainsi que la Journée nationale de l'émigration.
Les modalités de récupération des archives de la période de la colonisation française, en particulier celles de la police française, ont été au cœur des échanges. À 11h, une minute de silence a été observée en hommage à nos glorieux martyrs.
S'exprimant à cette occasion, le président de l'APN, Ibrahim Boughali, a indiqué que les massacres du 17 octobre 1961 sont un crime d'État, saluant les positions fermes de l'Algérie dans la défense des causes justes dans le monde, au premier rang desquelles la question palestinienne, le rejet de toute forme de violence et d'agression découlant de ce que le peuple algérien a vécu pendant la période coloniale. Il a également souligné que ces massacre sont un crime qui s'ajoute à la série de crimes commis par le colonisateur et qu'il ne s'agissait pas d'un acte isolé. «Des centaines d'Algériens innocents ont été noyés dans la Seine et un nombre important de détenus ont subi toutes sortes de tortures et d'abus, même les enfants n'ont pas été épargnés par ce crime abominable, à l'image de la martyre Fatima Badar», a-t-il souligné. «Nous nous inclinons, comme chaque année, devant la mémoire, la bravoure et le courage de nos valeureux chouhada qui sont sortis manifester pacifiquement pour dire non à l'interdiction raciste imposée par le colon et scander : Vive l'Algérie libre et indépendante, la voix d’un peuple dont le seul désir était de récupérer sa terre et sa souveraineté.»
Boughali a souligné que ces sacrifices ont dénoncé la barbarie du colonialisme et ont contribué au renforcement de la lutte nationale, démontrant avec force la cohésion du peuple algérien avec sa révolution tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. «Cet événement a popularisé davantage la cause algérienne qui a gagné de nombreux sympathisants qui ont contribué à soutenir politiquement, médiatiquement et financièrement la Révolution.» Pour le président de l'APN, les scènes de manifestants assassinés et leurs corps flottants pendant des jours dans la Seine resterons un témoin de la barbarie du colonialisme et de l'intensité des souffrances qu'a endurées notre peuple pendant cette période douloureuse de notre histoire. «La commémoration de ce triste anniversaire, dans la nouvelle Algérie et sous la houlette du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, n'est autre qu'un renouvellement de notre serment avec les martyrs, dont nous suivons le chemin», a-t-il mis en exergue, ajoutant que le Président Tebboune a décrété une minute de silence chaque année, sur tout le territoire national, pour commémorer cette triste date, une preuve supplémentaire que nous sommes fidèles au serment. Ce noble héritage, poursuit-il, nous incite à défendre toutes les causes justes.
«Notre position sur la cause juste du peuple palestinien est donc ferme, constante et inconditionnelle. De même que sur la barbarie de l'entité sioniste et sa lâche agression contre nos frères de Ghaza», dit-il. Enfin, il a assuré être certain que cette fidélité à l'égard de nos héroïques martyrs dans les différentes étapes de la résistance populaire jusqu'à la glorieuse révolution de Libération nous oblige tous à retrousser nos manches et à ne ménager aucun effort pour contribuer à l'achèvement de l'édification d'une Algérie forte de ses principes, de ses institutions et de ses positions, appelant à la consécration d'une culture de paix et de dialogue, d'une Algérie fière de son passé et qui s'appuie sur lui pour construire son avenir. «Je n'oublie pas de renouveler l'appel aux membres de notre communauté à l’étranger de poursuivre sur le chemin de leurs aînés, à travers leur soutien au processus de construction de la patrie», a-t-il conclu.
œuvrer à la récupération de nos archives
Dans son intervention, l'avocate Fatma-Zohra Benbraham a appelé à la nécessité d'œuvrer à la récupération de nos archives en possession des autorités françaises, notamment celles liées au 17 octobre 1961 et qui n'ont jamais été remises. «40% de ces archives se trouvent toujours à l'Elysée et au ministère français de l'Intérieur, les autorités françaises ne veulent pas livrer les secrets du 17 octobre qui condamnent la France coloniale et représentent un grand danger pour lui», affirem-t-elle.
Benbraham a appelé à l'impérieuse nécessité de mobiliser tous les efforts pour parvenir à la vérité, notant que «loi sur les archives oblige la partie française à lever le secret sur les questions coloniales 60 ans après leur adoption. Deux années se sont écoulées sans que la France publie les archives la condamnant». Enfin, elle a exprimé son optimisme quant au fait que le parlement algérien discutera de la loi liée aux crimes contre l’humanité de l'ancien colonisateur.
Sami Kaïdi