Les promesses de renouveau de la Libye, avançant à grands pas vers la sortie de crise, sont à la portée du dialogue inclusif prôné par l’Algérie, créditée d’une expérience pionnière en matière de réconciliation et de stabilité et d’un capital de crédibilité et de confiance béni par tous les dirigeants, les tribus influentes et la société civile. A équidistance de tous les acteurs libyens, la position constante en faveur du libre choix du peuple libyen, de ses institutions souveraines et de ses représentants, traduit le refus viscéral de l’ingérence étrangère et un attachement au règlement politique des crises. La présence à la Conférence internationale de Berlin consacre une approche défendue de longue date par l’Algérie, prête, comme l’a souligné à maintes reprises le Président Abdelmadjid Tebboune, à aider et accompagner la Libye dans le retour à la stabilité et à l’ordre constitutionnel indissociables du départ de toutes les forces étrangères et du respect de l’embargo sur les armes décrété par le Conseil de sécurité. Il a réitéré hier la disposition de l'Algérie à apporter aide et assistance dans la résolution de certains problèmes soulevés, et il a préconisé l'organisation d'une double élection parlementaire et présidentielle en même temps, réaffirmant la disposition de l'Algérie à aider les Libyens à faire entendre la voix de leur pays. Le temps honni de la destruction systématique de la Libye, livrée à la loi des milices et des mercenaires régentant le pillage des richesses nationales, est fini. Une nouvelle ère commence pour reconstruire ce que les responsables de l’intervention illégale et les acteurs régionaux et internationaux de la guerre par procuration ont ravagé. Le dialogue libyen reprend ses droits pour consolider les acquis inestimables du cessez-le-feu permanent et de la formation d’un gouvernement d’union nationale, appelé à mettre en place les conditions idoines pour la tenue des élections du 24 décembre dont les préparatifs vont bon train, assure la commission électorale libyenne (HNEC). De retour en force sur la scène régionale et internationale, la nouvelle Algérie est soucieuse de renforcer le processus de réconciliation et d’édification des institutions légitimes. En pays pivot, apprécié par les responsables politiques et tous les partenaires libyens, elle entend promouvoir une concertation jamais interrompue, traduite par l’intensification des échanges entre Alger et Tripoli. Trois mois après le déplacement du Premier ministre, Abdelhamid Debeiba, à la tête d’une importante délégation, la visite de deux jours du président du Conseil présidentiel, Mohamed Younés El Menfi, participe au renforcement des relations bilatérales et d’une coopération économique, commerciale et sécuritaire amorcée lors du forum organisé les 29 et 30 mai à Alger. Les perspectives du partenariat algéro-libyen se déclinent dans la création d’un conseil d’affaires, l’ouverture des frontières terrestres, maritimes et aériennes, la relance des investissements et la participation des entreprises algériennes à l’effort de reconstruction. Il y a beaucoup à espérer du renouveau libyen conforté par l’Amérique de Biden partageant la «même perspective» que l’Algérie dans la consécration des solutions politiques pacifiques aux crises régionales et internationales.
EL MOUDJAHID