
Selon une définition universelle, le «manquement professionnel» est une faute «professionnelle» commise toutefois sans intention délibérée, malveillante ou de nuire et qui ne témoigne pas non plus d'une forme de malhonnêteté dans l’exercice de la fonction dévolue. Une explication qui ne souffre aucune équivoque et qui met tout le monde d’accord, sauf l’entité sioniste. 15 médecins secouristes ont été tués de sang froid dans la bande de Ghaza en plein exercice de leur fonction humanitaire. Durant plus de cinq minutes, la soldatesque sioniste, postée à quelques mètres de la route, les a criblés à bout portant de balles, avant de les entasser sous un amas de terre. Une fosse commune improvisée, comme des dizaines d’autres qui existent un peu partout dans l’enclave palestinienne, a été labourée par des bulldozers militaires israéliens pour les enterrer. Cet acte, qui vient rallonger la liste des pratiques génocidaires d’Israël contre la population ghazaouie et contre le personnel des organisations humanitaires internationales qui opère sur place, reflète la détermination des «faucons» de Tel-Aviv à poursuivre leur boucherie dans une parfaite immunité pour le moins scandaleuse. Après la destruction des hôpitaux de Ghaza, l’assassinat programmé et prémédité de journalistes, le bombardement des centres de l’UNRWA bondés de réfugiés, le blocus total imposé sur tous les produits alimentaires et sanitaires, au nom de la «sécurité d’Israël», l’opinion publique n’a eu droit qu’à un communiqué laconique dans lequel ses rédacteurs, qui se réfèrent à une soit-disant enquête diligentée par l’armée de l’entité, affirment que parmi le groupe de médecins, se trouvaient des membres du Hamas, avant de se rétracter face à la réalité crue et tangible d’une vidéo, pour travestir encore les faits en les qualifiants de «maladresses» faisant partie d’une série de «manquements professionnels» de la part des militaires. La conclusion est aussi désarmante qu’expéditive, à savoir le limogeage d'un commandant adjoint. Le calcul du ratio entre le nombre de morts et la sanction infligée fait désormais partie de ces énigmes qui font caler les férus des équations. Pour en revenir à la définition universelle, l’assassinat des urgentistes fait partie d’un plan de nettoyage ethnique sous couvert du «droit d’Israël de se défendre». Une pratique assumée depuis le début de la guerre contre Ghaza par l’entité sioniste. Ce permis de tuer qui bafoue le droit international, ou du moins ce qu’il en reste, doit impérativement être confisqué, pour restaurer, enfin et avant tout, un ordre moral sérieusement troublé.
El Moudjahid