
C’est en roue libre que Netanyahu évolue désormais dans la bande de Ghaza, en Cisjordanie, en Syrie et au Liban. Rien ni personne ne semble entraver son chemin et apaiser sa folie. À la tête d’un cabinet le plus à droite et le plus religieux de l’histoire politique de l’entité sioniste, le faucon de Tel-Aviv exécute ses plans d’expansion, en faisant, comme à l’accoutumée, fi des règles et du droit international et se joue de tous, y compris des familles des otages et des milliers de manifestants, qui, chaque jour, battent le pavé pour réclamer sa démission. Telle une salamandre, il se nourrit du feu de la guerre, laissant derrière lui la désolation et l’odeur aigre de la mort. De tous les bourreaux qui ont gouverné cette entité, aucun n’a atteint le degré de barbarie de l’actuel Premier ministre. Imprévisible, à l’image de son nouveau protecteur Donald Trump, ses volte-faces sont déconcertantes. Exemple, les dernières conditions qui sont venues se greffer à la mouture d’un hypothétique accord de cessez-le-feu dans la bande de Ghaza. Benyamin Netanyahu veut chasser le Hamas de l’enclave palestinienne, faire main basse sur son armement et déporter la population ghazaouie sous d’autres cieux loin de leur terre. Une nette volonté de mener les pourparlers indirects avec le Hamas vers une impasse et, par conséquent, justifier le bain de sang et l’épuration ethnique dans l’enclave. Faire capoter toute solution diplomatique est devenu une tactique bien rodée. Face à ses détracteurs et aux familles des otages, il fait montre d’une grande maîtrise de l’art de l’empathie et de la compassion, mais n’hésite plus à appliquer le protocole «d’Hannibal». Mardi, aux abords de la bande de Ghaza, il haranguait ses troupes, en affirmant, non sans ferveur, qu’Israël «lutte pour son existence et pour son avenir». En clair, «tuez, tuez, sans remords ni retenue». Un blanc-seing délivré déjà dès le premier jour de la guerre contre la bande de Ghaza et qui n’épargne personne, y compris ses propres soldats détenus. Le même jour, le porte-parole du Hamas annonçait avoir perdu, lors d’un bombardement, le contact avec un groupe en charge d’un otage militaire israélo-américain que le Président Trump veut à tout prix faire rapatrier vivant. Si la mort d’Edan Alexander venait à être confirmée alors qu’il figurait sur la liste des prisonniers libérables, quelle sera l’attitude du patron de la Maison-Blanche, lui qui faisait du retour au bercail du «soldat Rayan», une preuve de sa détermination, mais surtout un bonus inestimable vis-à-vis de ses électeurs et de la vox populi qui gronde dans plusieurs États de l’union.Le marchand d’armes digèrera-t-il ce revers ?
El Moudjahid