
Aujourd’hui, le monde s’est donné rendez-vous au carrefour de l’humanité et des consciences éveillées. Aujourd’hui, les silences se brisent et les chaînes de la honte cassent. Aujourd’hui, l’humanité ne veut plus se taire devant la souffrance des Ghazaouis. Aujourd’hui, la morale a décidé de reprendre ses droits.
Cela fait plus de 600 jours que nous assistons en direct à des tueries de masse, des massacres perpétrés jour et nuit par une armée sans foi ni loi ni éthique. Son seul mot d’ordre : la vengeance et l’extermination à grande échelle. Même l’humanitaire est militarisé pour mieux exécuter les guets-apens. Une population privée de l’humanitaire qui, faut-il le rappeler, n’est pas seulement une étiquette que l’on colle sur une boîte de ration. L’humanitaire repose sur des principes d’impartialité, d’indépendance et d’humanité. L’entité sioniste applique ses propres paramètres, interdisant l’intervention des agences des Nations unies, organisations non gouvernementales internationales…
Le fascisme ne se réinvente pas, il se succède à lui-même. A Ghaza, après plus de 600 jours de génocide, c’est l’effondrement de la survie de base, de la dignité, de l’ordre international. Les gens font bouillir de l’herbe pour remplir des ventres creux, implorant le ciel car ne croyant plus à l’action des hommes. La faillite des politiques a ainsi contribué à l’effondrement, une destruction délibérée et systématique, du droit et de la légalité internationale. Plus de 600 jours après le 7 octobre 2024, le scenario est le même. Sommets, discours et résolutions se noient dans un euphémisme devenu légion.
Aujourd’hui, c’est d’une indignation citoyenne dont il s’agit. Un cri du cœur longtemps retenu qui vient mettre fin au silence ambiant, voire pire, au climat de résignation générale, cette fatalité qui s’y soude, telle une lamentable démission. Un état d’inaction qui se transforme, chaque jour davantage, en une abdication nauséeuse. Les sociétés civiles, avec toutes leurs différences, ont ainsi décidé qu’à partir d’aujourd’hui, cette fatalité, profondément déshumanisante, ne peut et ne doit plus tenir. L’inexcusable mutisme des nations qui cautionne cette paralysie, drapé de peur, d’alibis diplomatiques ou encore de culpabilité à géométrie variable, a, depuis beaucoup trop longtemps, dépassé les bornes de la décence. Mettre fin au supplice de la population de Ghaza mérite de venir pieds nus du fin fond du globe jusqu’aux portes de Rafah et de provoquer une aube nouvelle et abattre le mur de l’indifférence et de la complaisance.
El Moudjahid