Le coup de pouce de trop

Ainsi, après s’être offert toutes les excentricités possibles, Donald Trump n’a jamais abandonné le rêve de réaliser son «grand casino» proche-oriental. Les bombes américaines ont déjà réalisé le plus gros de la démolition de la bande de Ghaza et il ne resterait qu’à déporter massivement une population, qui affronte le stade 5 dans l’échelle de sévérité de la crise humanitaire, en dehors de l’enclave à coups de massacres, de génocides, de crimes de guerre, de l’entité sioniste, sous couvert d’un veto de Washington. Depuis le début de la guerre contre les Ghazaouis, c’est le cinquième veto que brandit l’administration américaine à la face de la communauté internationale. Un coup de pouce de trop. Une complicité et une compromission contenue d’ailleurs dans la feuille de route, indécente, soumise par Steve Witkoff, et qui n’est, en réalité, qu’un blanc-seing délivré au boucher de Ghaza, pour plus de morts sans distinction d’âge ni de genre. Dans le fracas du monde actuel, avec Donald Trump à la Maison-Blanche, Netanyahou a misé juste sur l’avènement du Président républicain. Ce dernier, après avoir annoncé en grande pompe être celui qui rétablira la paix dans la région, faire taire les armes entre Russes et Ukrainiens, et pacifiera le monde, s’avère être, en réalité, un habile «hâbleur» qui excelle dans le commerce des chimères, surtout chez ses bailleurs du Golfe dont la majorité a tourné le dos à la cause palestinienne. Une réalité qu’il est utile de faire rappeler à chaque fois, afin que nul n’oublie l’état de déliquescence et de servilité qui marquera à jamais le règne de certains régimes arabes et musulmans. Ni la conférence de l’organisation islamique, encore moins les sommets spectacles de la Ligue arabe n’ont réussi à faire parvenir un grain de riz à la population de Ghaza. Un fiasco parmi tant d’autres qu’Israël a bien traduit, en bombardant allègrement Beyrouth et en s’établissant dans certaines localité du sud du Liban, sans évoquer la sud de la Syrie jusqu’aux remparts de Damas, devenus zones d’exclusion sous occupation de l’armée sioniste. Netanyahou et sa bande de voyous n’ont absolument rien à craindre. Le front arabe a depuis longtemps disparu et s’est transformé en poste avancé pour l’armée américaine qui dispose de pas moins de dix bases militaires dans le monde arabe. Les poches de la résistance qui luttent encore ne doivent compter que sur elles-mêmes et sur le sursaut des sociétés civiles qui ont fini par déjouer le leurre de «l’antisémitisme», pour crier à l’unisson «Free Palestine». Le Madleen, le bateau de la liberté et toute la flottille qui pointe au large de Ghaza chargée d’aides humanitaires, même si elle n’arrive pas à bon port, constitue déjà une humiliation, encore une, pour les dirigeants de la région et tous les adeptes de la normalisation avec les criminels de guerre. En abandonnant Ghaza, les pays de la région ont déjà hypothéqué leur sort devant la voracité sioniste... ce n’est un secret pour personne.

El Moudjahid

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