
La bromance entre Donald Trump et Netanyahu a-t-elle pris du plomb dans l’aile ? La récente rencontre entre les deux hommes à la Maison- Blanche, marquée par l’intrigante déprogrammation du point de presse, a fait les choux gras des médias internationaux. Les analystes de toute obédience ont fait de cette annonce-surprise le point focal de leurs éclairages. Toutes les supputations et autres spéculations étaient copieusement abordées. Désaccord entre le maître et son obligé sur certains dossiers de l’heure, notamment la question du nucléaire iranien et la façon de l’aborder, la Syrie et l’influence turque, les droits tarifaires et les otages détenus par le Hamas. Si Netanyahu n’a obtenu aucune satisfaction sur ces quatre dossiers, il n’est cependant pas reparti les mains complètement vides. Le chou blanc, selon les conclusions des médias internationaux, récolté par le Boucher de Ghaza, n’est qu’une parenthèse pour Donald Trump pour tester en premier sa manière de faire, tout en tempérant momentanément les pulsions guerrières du faucon de Tel Aviv. Donald Trump veut opter en premier pour un dialogue direct avec Téhéran sur son nucléaire tout en maintenant le doigt sur la gâchette, en témoigne l’impressionnante armada militaire US envoyée en mer Rouge et en mer d’Arabie. Netanyahu, quant à lui, piaffe d’impatience d’embraser la région avec des frappes sur les sites nucléaires iraniens, seule manière, selon lui, de régler ce volet et franchir un grand pas vers la reconfiguration de la carte du Moyen-Orient devenue son obsession.
Quant au bain de sang à Ghaza et à l’épuration ethnique que subit la population, pas un mot. Le gendarme du monde cautionne le bourreau qui repart rassuré, les mains chargées d’un contrat d’armement d’une valeur de plus de 4 milliards de dollars adopté par le congrès.
Mais pas que. L’autre fait saillant de cette entrevue est l’annonce par Donald Trump du futur nom de la Bande de Ghaza baptisée pour la circonstance «Freeland». Une sorte de terre promise pour le président américain qui ne démord pas de son projet initial de transformer l’enclave palestinienne en pôle de tourisme balnéaire. Ainsi, l’après Ghaza est acté et le «plan des huit» définitivement balayé. Si les Ghazaouis résistent vaillamment aux bombardements et aux autres formes de génocide, ils crient par contre chaque seconde leur rage face au silence de la Oumma. Désarmés par tant de cynisme arabe, les enfants de Ghaza pourront-ils, en fin de compte, survivre à une mort par désespoir ?
El Moudjahid