
L'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a salué les mesures prises par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, en faveur des travailleurs, notamment, d'une part, celles liées aux revalorisations des salaires en dépit de la conjoncture économique engendrée par la situation sanitaire liée au Covid-19 (choc ayant affecté la production des entreprises et l'emploi), et d'autre part, la crise économique mondiale liée au conflit en Ukraine, sur fond de croissance en berne de l'économie mondiale, avec un risque de stagflation en Europe. Quand la croissance stagne et s'ajoute à l'inflation sur une longue période, on parle alors de «stagflation», avec des répercussions sur toute la chaîne de production, les prix et l'emploi. Sensible aux souffrances et aux inquiétudes qu'endure la société, le Président Tebboune a jugé qu'il est impératif de revoir les salaires minimum afin de protéger les travailleurs contre de nouvelles dégradations, au moment où le coût élevé de la vie est dû à des facteurs exogènes comme la pandémie de coronavirus et le conflit russo-ukrainien. C'est compte tenu d'une situation économique difficile, sur fond de chômage élevé après la pandémie de Covid-19, que ces mesures ont été annoncées pour lutter contre la flambée du coût de la vie. La réalité sociale est marquée par une envolée des prix des denrées alimentaires, qui a nécessité des mesures pour aider les ménages à faire face à la hausse du coût de la vie, avec des aides dont celle du soutien financier accru de la part de l'Etat, malgré le risque d'accélération de l'inflation. Il y a aussi le dispositif de l'allocation chômage, dont le budget s'élève à plus de 80 milliards de dinars en 2022, et la revalorisation des salaires à partir du début de l'année prochaine. Viennent s'ajouter à cela les salaires qui ont augmenté de 14 à 16% à la faveur de la réduction de l’Impôt sur le revenu global (IRG) appliquée dès début 2022 et à l'évidence toutes les réformes économiques mises en œuvre, dont celle fiscale et d'une nouvelle loi sur l'investissement et une meilleure organisation des activités commerciales qui s'inscrivent en droite ligne du programme de défense du pouvoir d'achat face à l'impact de l'inflation sur les ménages. Pour certains syndicats autonomes, le coup de pouce du gouvernement ne permet pas de répondre aux besoins du moment des ménages par rapport au niveau d'inflation. Aussi, certaines voies réclamant davantage de soutien du pouvoir d'achat et accusant le gouvernement d'être responsable des difficultés économiques jugent ces mesures insuffisantes et réclament notamment que le salaire minimum soit augmenté de manière conséquente pour compenser la flambée du coût de la vie, en raison de la montée en flèche des prix des denrées alimentaires. A vrai dire, l'inflation, le chômage et la dégradation du pouvoir d'achat sont un dangereux cocktail qui pourrait menacer l'économie, bien que les prévisions de croissance, notamment celles du FMI en ce qui concerne l'Algérie, soient plutôt optimistes. Tout compte fait, à l'instar d'autres pays, l'Algérie intervient avec sa propre politique budgétaire, comme cela a été le cas au plus fort de la crise sanitaire. En attendant plus, en termes d'amélioration de la vie quotidienne, l'une des questions qui se pose, c'est de savoir à quel niveau ces mesures réunies vont permettre de relever le défi de surmonter l'importante perte du pouvoir d'achat enregistrée...
F. R.