
Sur les tendances monétaires et financières actuelles, il est à retenir que cette période est marquée surtout par la volatilité financière qui affecte particulièrement les économies émergentes.
En ce qui concerne l’économie nationale, elle est à l’abri de cette volatilité, quoiqu'elle soit concernée par les autres risques pesant sur les perspectives à court terme de l’économie mondiale, à travers notamment, le prix du pétrole, qui oscille entre 60 et 65 dollars. Cela dit, globalement les perspectives s’améliorent, selon les dernières prévisions de la Banque mondiale. Reste à espérer que cette amélioration soit durable en termes des conditions de financement au profit des entreprises, alors que la tendance à la désinflation s’est confirmée, tant en moyenne annuelle qu’en glissements. Aussi, l’Algérie maintient la tendance dans un contexte commercial tendu, en raison de la guerre commerciale relancée par le Président Trump. Pour l’année 2025, on s’attend à ce que les exportations hors hydrocarbures marquent une progression en valeur, du fait des nouvelles mesures organisationnelles destinées à renforcer la présence du produit algérien sur les marchés extérieurs, notamment en Afrique. Le niveau des exportations des hydrocarbures en valeur restent dans l’incertitude, puisque les cours du pétrole brut connaissent une forte volatilité actuellement, en raison aussi des tensions commerciales qu’impliquent la nouvelle politique tarifaire américaine.
La période actuelle est également marquée par la poursuite d’une politique économique et financière rigoureuse, favorable à l’investissement de l’économie. Et bien que l’économie demeure insuffisamment diversifiée, la situation des finances publiques reste tout de même assez confortable. Les principaux agrégats traduisent également des performances appréciables et une situation financière externe consolidée. L’encours global des réserves officielles de change (or non compris) est de l’ordre de 69 milliards de dollars, soit l’équivalent de 13 mois d’importations, néanmoins, si la croissance des réserves s’est ralentie par rapport à l'année passée, la position extérieure nette de l’Algérie demeure solide, grâce au niveau des réserves accumulées, ce qui permet au pays de faire face à d’éventuels chocs externes et de préserver la stabilité extérieure.
Le cadrage macroéconomique, retenu pour l'exercice 2025, table sur un prix de référence fiscal du baril de pétrole brut retenu de 60 dollars sur la période 2025-2027. Le prix de marché du baril de pétrole brut est prévu à 70 dollars sur la période 2025-2027.
La croissance économique atteindra 4,5% (2025 et 2026) et la croissance hors hydrocarbures serait de 5%, en 2025. Le Produit intérieur brut (PIB) devrait se situer à 37.863 milliards de DZD (278,71 milliards dollars). Les exportations de biens atteindraient 50,9 milliards de dollars. Les importations de biens devraient se situer à 46,07 milliards de dollars. La balance commerciale devrait enregistrer un excédent de 4,83 milliards de dollars.
La balance des paiements devrait réaliser un excédent de 1,17 milliard de dollars. L'encours des réserves de change atteindrait 72,95 milliards de dollars, représentant 16 mois d'importations de biens et services. Les recettes budgétaires devraient s'améliorer de 3,5%, pour atteindre 8.523,06 milliards DZD. La fiscalité pétrolière s'établirait à 3.453,96 milliards DZD. Les dépenses budgétaires augmenteraient de 9,9%, à 16.794,61 milliards DZD. Le déficit budgétaire passerait à 8.271,55 milliards DZD. Selon le dernier rapport de la Banque mondiale, l’Algérie est classée comme la 3e économie d’Afrique, avec un PIB de 267 milliards de dollars. Elle est devancée par l’Afrique du Sud et l’Égypte, et suivie par le Nigeria et l’Éthiopie.
Ces cinq pays représentent 50% du PIB total des États africains. 3e économie d’Afrique, avec un PIB de 267 milliards de dollars, l'économie algérienne est 1re en Afrique du Nord en termes de PIB par habitant, avec 5.364 dollars, et détient 69 milliards de dollars de réserves de change. La dette extérieure est très faible (moins de 1,5% du PIB) et la dette publique est de 49%. Le taux de croissance moyen est de 3,9%, depuis la sortie dela Covid. Les prévisions de croissance sont à 4,2%, pour 2025, avec une inflation maîtrisée à 4,3%.
La politique d’investissement est marquée par l'assouplissement de la règle 49/51, pour les investissements étrangers et l'encouragement des investissements locaux et étrangers, notamment dans l’industrie, l’agriculture et la santé, par la mise en place d’avantages fiscaux et de facilités pour les investisseurs. Les secteurs prioritaires pour l'investissement sont l'industrie agroalimentaire, avec 40% du PIB industriel, et l'agriculture, avec une production locale importante et des importations limitées aux équipements.
La principale orientation économique est axée sur une forte volonté de réindustrialisation et de diversification de l’économie, à travers la promotion de la production locale, pour réduire les importations, et l'encouragement des investissements étrangers, pour le transfert de technologie et de savoir-faire. Ces chiffres permettent de mieux comprendre l’environnement réglementaire et économique algérien, notamment en ce qui concerne les aspects bancaires, fiscaux et douaniers liés aux échanges commerciaux.
À cela s'ajoutent les facilitations mises en place pour encourager les investissements productifs locaux ou étrangers, conjuguées à l’encadrement des importations et la promotion des exportations hors hydrocarbures. 2025 marque une étape cruciale dans la politique budgétaire de l’Algérie, en proposant des réformes fiscales et économiques visant à stimuler la croissance, moderniser l’administration fiscale et encourager l’innovation.
F. B.