Industries de réseaux : Le CNESE plaide l’«adaptation profonde»

Dans la foulée de ses rencontres-débats de haut niveau, le Conseil économique, social et environnemental (CNESE) a enchaîné, mardi, avec un séminaire consacré à la «nouvelle dynamique des industries de réseaux»,  soit toutes les activités utilisant un réseau et/ou une infrastructure (énergie, eau, transports, télécommunications.

Étalé sur deux jours, mardi et mercredi, le séminaire - organisé à l’Ecole supérieure de l'hôtellerie et de la restauration de Aïn Benian - a vu la participation de nombre d'experts et chercheurs de renom, nationaux et étrangers, d’acteurs et opérateurs publics et privés concernés par les industries de réseaux.
Objectifs de ce séminaire, appréhendé par secteurs : engager une réflexion et un débat sur les industries de réseaux, leurs contraintes et leurs modes de fonctionnement, explorer de nouvelles approches centrées notamment autour des évolutions technologiques, du marché et du contexte géopolitique. Dans son discours d’ouverture, face à une assistance composée essentiellement de hauts cadres de l’Etat, de représentants ministériels, d’organismes et institutions publics, patronat, associations de la société civile, experts et chercheurs, le président du CNESE, Rédha Tir, a plaidé la «réforme quadruple» des industries de réseaux qui constituent, selon lui, «l’ossature de l’offre publique de biens et services (...)» et (qui) jouent un «rôle structurant» dans la société et dans l’économie nationale en termes d’infrastructures et d’emplois. Par la «réforme quadruple», le président du CNESE entend, entre autres, la nécessité de se pencher sur les questions inhérentes à l'efficacité et à la gestion des monopoles publics, au rééquilibrage des tarifs, à l’ouverture à la concurrence et à la régulation qui doit être, selon lui, l’apanage d’autorité «véritablement indépendante». Le niveau de développement de ces réseaux, explique-t-il, la recherche d’une plus grande efficacité interne et l’évolution de la demande sociale requièrent une approche «intégrée et multimodale où l’offre faite au consommateur correspond à ses attentes, tant en termes de disponibilité que de qualité et de prix». «Les perspectives stratégiques liées à l’environnement international, les besoins croissants en services, notamment dans les zones d’ombre, nécessitent des technologies de pointe et des financements conséquents. Or, il s’avère que le modèle actuel exige une réflexion sur son adaptation profonde et structurelle, tout en respectant les prérogatives de service public (...)». Le Pr Noureddine Yassa, Commissaire national aux énergies renouvelables, plaidera quant à lui la nécessité de mettre, d'ores et déjà, les «jalons d’une transition énergétique» dans le fonctionnement et la gestion des industries de réseaux, invitant, par là même, à réfléchir à comment concevoir des «villes autonomes», des villes compactes», des «villes intelligentes et/ou vertes» qui ne sont plus un «concept» creux mais une réalité, dit-il, à l’image de Fribourg (Allemagne) et autres, qui sont «autosuffisantes en énergies» et dotées de système de gestion intégrée des déchets, de stockage d’eau, etc. Il évoquera, par ailleurs, l’impératif d’une «décentralisation des réseaux», avec «pénétration des énergies renouvelables» (dans les réseaux d'énergie), et à opérer les «arbitrages» pendants en termes d’extension des réseaux. L’intervention du PD-G de la Sonelgaz est articulée autour de la dynamique des changements dans et autour de sa société qui détient, à ses dires, un «monopole naturel», un «monopole de fait» sur la production et commercialisation de l’énergie, tout en s’ouvrant à la concurrence. Il soulignera les efforts déployés dans le développement des réseaux (gaz, électricité), les plans de charge des GRTE-GERTG (Gestionnaires des réseaux gaz et électricité), les plans de modernisation/numérisation et de contrôle à distance des réseaux, et dévoilera, en outre, le projet de construction de «réseaux séparés» pour le sud du pays, réseaux connectés avec les pays voisins (Libye, Mauritanie, Mali) et clients potentiels. Aux côtés des experts et spécialistes nationaux, entre autres MM, Abdelmadjid Attar, le Dr Ryadh Boudjemadi, le Dr Derramchi, le Dr Benalegue, Lefkir, d’éminents experts étrangers sont invités, par visioconférence, à participer au séminaire. Parmi eux figurent MM. Pierre Bauby, professeur spécialiste des services publics, le Pr Yannick Perez, de la Centrale Supélec-Paris, Ramzi Agoudjil, Directeur Alstom Group, Jacques Percebois, professeur émérite (Université de Montpellier), Antonio Manganelli (Lumsa, Université de Rome), le Pr Neil Grigg (Colorado State University), Xavier Greffe (Univ. Panthéon-Sorbone), Redha Amrani, spécialiste des énergies renouvelables (Aman), Salim Refas, consultant international (Banque Mondiale).
M. Aziri

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