CNESE : L’Algérie a des atouts pour attirer les IDE

Ph. : Billal
Ph. : Billal

La problématique des investissements directs étrangers a été, jeudi, au cœur des débats d’un séminaire organisé au niveau de l’École supérieure d’hôtellerie et de restauration (ESHRA).

Dans son intervention, Redha Tir, président du Conseil économique, social et environnemental (CNESE), estime que les atouts multiples de l’Algérie (la position stratégique, la richesse des ressources humaines et naturelles et aussi son climat favorable) vont permettre d'attirer les IDE. Mieux, explique M. Tir, l’Algérie a toutes les chances de rivaliser avec les autres pays pour attirer les grandes puissances économiques mondiales qui envisagent la délocalisation de leurs industries très affectées par la pandémie du Covid-19. Commentant le dernier rapport de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED), qui fait état d’un recul sans précédent des investissements étrangers, le premier responsable du CNESE souligne que cela représente une opportunité pour l’Algérie pour aller de l’avant. A propos des joint-ventures créées à la faveur de l’abrogation de la règle 51/49, M. Tir ajoute qu’elles insuffleront une énergie nouvelle à l’économie nationale, dans divers secteurs : financiers, industriels, agricoles, touristiques ou autres», avec à la clé un transfert de technologie ainsi que des financements directs. A ce sujet, le CNESE a rappelé qu’à la faveur de la promulgation de la loi de finances complémentaire 2020, en application de son article 50, une liste d’activités revêtant un caractère stratégique (décret N° 21-145) a été arrêtée, fixant, ipso facto, les activités éligibles au principe de suppression de la règle 51/49. Cette décision, prise par les hautes autorités du pays, «vise à rendre plus attractifs les IDE, eu égard aux nouvelles opportunités induites par ces nouvelles dispositions», a souligné le conseil. Évoquant le processus de réforme des textes réglementaires contraignants pour l’investissement, M. Tir annonce que la loi sur le commerce sera présentée, ainsi que la refonte profonde du Code de l’investissement. Quant à Malika Bendouda, ministre de la Culture, elle a souligné que l’Algérie «est ouverte aux initiatives d’investissement dans le secteur de la culture, notamment dans le domaine du cinéma, avec des facilitations pour les investisseurs». De son côté, le ministre conseiller à l’ambassade d’Allemagne, Andreas Fiedler, s’est félicité de la suppression de la règle 51/49, la considérant comme un signal attendu par les entrepreneurs allemands et étrangers intéressés par le marché algérien. Désormais, affirme-t-il, l’Allemagne aspire au renforcement de sa présence en Algérie dans le domaine de l’industrie pharmaceutique et mécanique. Dans le domaine énergétique, M. Fiedler annonce le développement, durant les trois à cinq prochaines années, d’un grand projet dans l’hydrogène vert, destiné au marché algérien et, comme seconde étape, l’exportation vers l’Europe. Même appréciation du président de la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française (CCIAF), Michel Bisac, qui voit en le réaménagement de la règle 51/49 un appel de l’Algérie aux investisseurs étrangers. Par ailleurs, il convient de préciser que le séminaire était marqué par une série d’interventions en présentiel ou en visio-conférence.
Les débats ont porté sur certaines contraintes persistantes qui entravent encore l’investissement, notamment dans le cadre des joint-ventures, en citant le problème de la bureaucratie, de la réglementation, du système bancaire, du transfert des dividendes, de la facturation et du taux de change.
Fouad Irnatene

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