Hassen Boudali, directeur central des banques publiques et du marché financier : Le CPA et la BDL, premières banques candidates à la Bourse

Ouverture d’une agence de la BEA prochainement en France

L’ouverture du capital de banques publiques par le biais de la Bourse, décidée dans le sillage de la réforme financière, concernera, dans une première étape, le CPA (Crédit populaire algérien) et la BDL (banque de développement local), a déclaré le directeur central des banques publiques et du marché financier au ministère des finances.

Il a précisé qu’une telle démarche obéît généralement à des objectifs visant à augmenter le capital de la banque ou de l’entreprise, à ouvrir le capital à un partenaire pour en améliorer sa gouvernance, ou encore à céder une partie de son capital. Intervenant lundi soir, dans le cadre de l’émission «52 minutes économie» de la chaîne Ennahar TV, Hassen Boudali a fait part, dans sa lancée, de l’ouverture d’une agence de la BEA, en France, prochainement, en attendant l’ouverture d’autres agences en Afrique. Il indique que les autorités algériennes attendent l’obtention des autorisations nécessaires pour l’ouverture de filiales de banques algériennes à l’étranger, annonçant, au passage, la signature d’un accord de partenariat avec la banque de Madrid pour la modernisation de la bourse et le développement des établissements financiers. Abordant le volet relatif aux réformes financières, il affirmera que cette entreprise devra opérer des changements au niveau de la gouvernance bancaire, notamment en ce qui concerne l’aspect lié au financement de l’économie. «En l’absence de marché financier et d’autres mécanismes de financement de l’économie, les banques ont supporté seules cette lourde charge», a-t-il souligné, évoquant un montant conséquent de 9.500 milliards de dinars consentis par les banques publiques sous ce chapitre, dont plus de 50% orientés vers les entreprises publiques et 75% affectés aux investissements, à long terme. Aussi, les réformes en cours, scindées en trois axes, portent essentiellement sur l’amélioration de la gouvernance des banques publiques et la poursuite de la numérisation des systèmes bancaires (global banking) devant s’élargir aux trois banques restantes, fonctionnant encore avec l’ancien système. La feuille de route, portant réforme bancaire ventilée sur plusieurs chapitres, devra également amorcer la séparation entre les fonctions de directeur du conseil d’administration et celui de P-DG de banque pour une plus grande transparence. Le projet de réforme prévoit aussi la désignation de deux administrateurs indépendants, une opération, d’ailleurs, entamée par le ministère des finances qui a opéré une sélection parmi les candidats postulants à ces postes, a déclaré M. Boudali. Sur un autre registre, le directeur central des banques publiques et du marché financier a indiqué que les liquidités disponibles au niveau des banques étatiques avoisinent les 600 milliards de dinars. «On observe une baisse de liquidités bancaires mais la banque centrale a introduit de nouveaux mécanismes en matière de refinancement des crédits bancaires et d’allègement des conditions de refinancement, notamment à travers la baisse des réserves obligatoires» devant permettre d’optimiser les avoirs des banques. Aussi, les volumes des refinancement auprès de la Banque centrale ont été augmentés à 95% et plus» dans le même objectif, a-t-il ajouté. On note, à ce propos, la dernière décision du Comité des opérations de politique monétaire (COPM) de la Banque d’Algérie (BA) qui vient de décider la réduction du taux des réserves obligatoires, le portant de 3 à 2%, à compter du 15 février en cours, «en vue de renforcer les capacités de financement des banques dans le cadre de la politique nationale de relance et de diversification économique». D’autres mécanismes sont mis en place pour optimiser le niveau des liquidités bancaires, entre autres, l’ouverture de guichets pour la finance islamique, la numérisation du secteur et les incitations pour capter l’argent circulant dans l’informel, a affirmé M. Boudali qui a tenu à préciser que «cette crise est conjoncturelle en attendant que la dynamique économique reprenne son cours; ce qui devrait permettre de reconstituer les liquidités au niveau des banques». Aussi, «les mesures prises par les pouvoirs publics au profit des banques dans cette situation de crise sanitaire devraient concourir à l’amélioration des performances financières de ces dernières», a-t-il affirmé.

D. Akila

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