Mohamed Boudjelal, figure reconnue et membre éminent du Haut Conseil Islamique, a révélé que la finance islamique a généré près de 900 milliards de dinars en cinq ans, ce qui traduit l’intérêt massif des citoyens et la confiance du public.
L'information a été donnée dans le cadre d'une conférence de presse organisée par la Bank ABC, hier, au Pavillon G de la SAFEX. L'événement, intitulé «La finance islamique au service de l'économie nationale», a été animé par le professeur Mohamed Boudjelal, figure reconnue et membre éminent du Haut Conseil Islamique. Cette rencontre a mis en lumière le rôle essentiel que ce mode de financement éthique et participatif est appelé à jouer, pour mobiliser l'épargne et soutenir la diversification de l'économie algérienne.
Lors de son intervention, le Pr Boudjelal a indiqué que les premières expériences de la finance islamique en Algérie ont débuté avec la création de la Banque Al Baraka en 1991, puis de Salam Bank en 2008, toutes deux sans véritable cadre juridique. «Grâce à ces deux institutions, disposant toutes deux de 60 guichets, nous avons pu capitaliser leurs expériences, et c’est sur cette base que nous avons lancé, à partir de 2020, la finance islamique dans sa forme structurée et encadrée», a ajouté le conférencier. Selon lui, cet essor a été rendu possible, grâce aux engagements tenus par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, permettant de doter enfin cette industrie d’un cadre légal complet et cohérent.
Il a ensuite dressé un état des lieux du secteur bancaire national, révélant que l’Algérie compte aujourd’hui 21 banques, dont 7 établissements publics, tandis que les 14 autres sont majoritairement des banques, dont aucune banque privée à 100% de capitaux algériens, et cela doit interpeller nos investisseurs, a-t-il regretté, appelant les opérateurs économiques à s’engager dans la création de banques nationales capables d’accompagner efficacement l’économie réelle. Au total, a-t-il indiqué, le secteur bancaire national compte 861 guichets, dont 103 agences spécifiquement dédiées à la finance islamique.
S’agissant de cette dernière, il a précisé que seules cinq banques privées disposent actuellement de guichets dédiés à la finance islamique, en l’occurrence Housing Bank, Arab Bank, AGB, ABC et Trust Bank, tandis que les banques publiques ont, pour leur part, largement entamé la généralisation de cette offre depuis la législation du 15 mars 2020, qui a permis l’intégration de six banques publiques dans la finance islamique. Il a par ailleurs exprimé son étonnement face à certaines institutions financières qui n’ont toujours pas ouvert de guichets islamiques, alors que ce modèle connaît un engouement croissant et génère des résultats très positifs dans de nombreux pays.
S. B.