Bilan et perspectives de la finance islamique : Un taux de croissance record

Dans le cadre de ses activités scientifiques sur des sujets liés à l'économie nationale, l’association IFIDAS des diplômés de l’Institut du financement du développement du Maghreb (IFID) a organisé, mercredi dernier à Alger, une rencontre animée par des experts dans le domaine bancaire et financier, portant sur la finance islamique, autour du thème «Finance islamique en Algérie : Bilan & Perspectives». L'événement a examiné la réalité et les perspectives de cette industrie financière dans notre pays. La rencontre a connu une participation importante des experts du secteur bancaire et financier, ainsi que la présence de nombreux représentants d'institutions bancaires, d'assurances et d’établissements financiers. S’exprimant à cette occasion, Sofiane Mazari, SG de l’IFID et chef de la Division finance islamique du CPA, a indiqué que cette rencontre vise à instaurer un espace d’échange entre opérateurs du secteur de la finance islamique et ou de la finance de façon plus générale. C’est, également, poursuit-il, une opportunité de faire un état des lieux de l’évolution, ces trois dernières années, de la finance islamique dans notre pays. «Les indicateurs et les chiffres sont extrêmement positifs, avec des taux de croissance très importants pour cette filière», a-t-il fait savoir, ajoutant que la Banque d’Algérie a parlé de taux de croissance annuel dépassant les 24% en 2021 et les 30% en 2022, ce qui constitue une dynamique très intéressante qui présage d’une importante inclusion financière. Toujours selon Mazari, ce taux de croissance sera incontestablement plus importants pour l’année 2023, compte tenue de l’introduction de nouveaux produits très alléchants. «Permettez-moi de vous communiquer un autre chiffre tout aussi important. Nous avons un taux de croissance dépassant les 100% pour les dépôts», a-t-il lancé, avant d’estimer que la production locale de véhicules contribuera à booster davantage la filière, car la demande est très forte en termes de financement islamique pour l’acquisition de véhicules. Il convient de signaler que les panels ont été animés par le DG d’Al Salam Bank, Nacer Hider, le PDG de D'El-Djazaïr Takaful, Mahfoud Bouziane, et le DG d'El-Djazaïr El-Moutahida Family Takaful, Chakib Kacimi El-Hassani. À cet effet, des sujets très précis et liés à la finance islamique ont été mis sur la table, à l’instar de la croissance et du développement des marchés bancaires et takaful islamiques, les produits et services financiers offerts par ces institutions pour accompagner les personnes et les acteurs économiques, ainsi que le cadre juridique et réglementaire pour le développement du marché des «Sukuk islamiques» en Algérie. La conférence a abouti à des recommandations opérationnelles visant à développer cette industrie en Algérie, notamment l’activation du cadre juridique et réglementaire, pour le développement du marché desdits «Sukuk», le renforcement des efforts des autorités publiques pour élargir le soutien financier des financements classiques aux financements islamiques, afin de renforcer le principe de concurrence et de permettre aux citoyens de choisir entre les deux formules, classique et islamique.

Sami Kaïdi

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