Rencontre sur la finance islamique : L’expérience algérienne capte des Etats africains 

De notre bureau d’Oran : Amel Saher

Une rencontre sur la finance islamique  et sa contribution dans la promotion et le développement de l’entrepreneuriat s’est tenue hier, à la salle de conférence de la mosquée pôle d’Ibn Badis. Cette manifestation organisée par le bureau d’Oran du Conseil du Renouveau économique algérien) en coordination avec le Haut conseil islamique a vu la participation de nombreux experts et chercheurs dans le secteur financier spécialistes de la finance islamique. 
«L’objectif principal de cette rencontre est de permettre au CREA de contribuer à la.bancarisation de l’argent qui circule dans l’informel. Les entrepreneurs surtout privés qui sont adhérents font appel à leurs collègues qui ne le sont pas encore, pour participer à la canalisation de masse d’argent qui circule hors circuit officiel pour participer aux côtés des institutions de l’Etat algérien à une meilleure bancarisation de l’argent» a déclaré le responsable de la communication auprès du  CREA. Selon lui, la finance islamque offre une alternative aux personnes qui s’abstiennent de déposer leur argent dans les banques conventionnelles pour des raisons religieuses. Le professeur Mouhamme Boudjlal, l’un des princiaux intervenants  dans cette rencontre, a appelé à enrichir et  développer davantage l’expérience algérienne en matière de finance islamique en lançant carrément la banque islamique. 
«C’est la première fois dans les textes réglementaires qu’on parle de la finance islamique beaucoup de banques qui ont ouvert à leur niveau des guichets islamiques ont pu mobiliser des sommes d’argent très importantes, ce qui contribue à une inclusion financière. Seulement la capacité de ces banques dans l’exploitation des fonds au niveau de ces guichets fait défaut. Actuellement on parle de 80 à 85 % des sommes d’argent mobilisées qui sont gelées dans ces banques. Car ces guichets ne savent pas les fructifier. En tant qu’experts, nous avons proposé une feuille de route nouvelle pour cette industrie financière naissante à savoir la filialisation de ces guichets. Chaque banque va filialiser son activité de finance islamique en créant sa propre banque islamique. Ceci va permettre à ces filiales  d’avoir les compétences humaines et matériels requises pour fructifier l’argent mobilisé», a déclaré l’intervenant. 
Il a appelé dans ce sens le secteur privé à créer sa propre banque islamique, notamment après la publication de la loi monétaire 23 09 de juin 2023, qui permet la création de banque islamique «Le règlement 20-02 autorisait seulement la création de ghichets islamiques et non de banques. Aujourd’hui, la loi monétaire et bancaire permet la création de banques islamiques» a-t-il souligné.  S’agissant des reformes engagées au profit du secteur, le professeur Boudjlal estime  que «Ce qui a été réalisé durant les quatre dernières années n’a pas été fait dans plusieurs pays pendant des décennies». L’intervenant a ajouté que d’autres peuples qui ne sont pas musulmans apprécient aussi les avantages de cette finance islamique car, dit-il «elle est éthique où chaque opération de financement  est  intimement liée à un actif ou service tangible. 
La finance islamique est un rempart contre les dérives de la finance conventionnelle», selon le Pr Boudjellal. L’expert a fait savoir, par ailleurs, que l’Algérie compte actuellement plus 550 guichets islamiques à travers le pays. Il dira dans un autre registre que des pays africains ont sollicité récemment l’expérience algérienne en matière de finance islamique. Certains Etats africains comme la Mauritanie et le Mali désirent ouvrir des banques islamiques chez eux, a-t-il révélé.  
 
A. S.

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