Développement du réseau ferroviaire : Les turcs intéressés

La Turquie occupe le 5e rang dans le classement des fournisseurs économiques de l’Algérie. Mieux, elle est le premier investisseur hors hydrocarbures, puisque de nombreuses sociétés turques sont présentes sur le marché algérien. Dans le domaine des réalisations, notamment le BTPH, les entreprises turques sont en charge de nombreux projets et lors de la dernière visite du ministre turc des Transports en Algérie, le ministre algérien des Travaux publics, M. Rekhroukh, lui a fait part de l’ambition de notre pays de développer son réseau ferroviaire. La mise en œuvre d'un plan national visant à atteindre 6.000 km de voies ferrées à court terme, et 15.000 km à moyen terme, suppose des capacités de réalisation exceptionnelles. C’est à ce titre que les entreprises turques sont sollicitées pour participer à cet important projet d’envergure nationale. Le dynamisme qui caractérise les entreprises turques implantées en Algérie, particulièrement dans le secteur de la réalisation tel que le BTPH, renforce la confiance entre les partenaires des deux pays. Deux aspects seront cependant privilégiés, à savoir le respect des délais et le savoir-faire.
Sollicité à donner son avis sur ce sujet, l'économiste et enseignant chercheur à l'Université Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou (UMMTO), Seddiki Abderrahmane, a indiqué, à ce propos que les entreprises turques ont une «réputation acceptable» dans la construction ferroviaire, grâce à des investissements nationaux et des contrats internationaux», a-t-il analysé. Et d'ajouter : « En plus du savoir-faire acquis chez ce partenaire étranger, la réussite d'un grand projet ferroviaire dépend aussi et surtout des financements adéquats, d'une planification minutieuse, de la technologie appropriée, de la ressource humaine qualifiée, de la coordination avec les parties prenantes, et du respect des normes de sécurité et environnementales». Pour étayer ses propos, il a affirmé que les entreprises turques ont prouvé leur capacité, mais le succès d'un programme ambitieux repose, selon lui, sur une gestion rigoureuse et des ressources adéquates. « De plus, a-t-il poursuivi, il faut tenir compte de plusieurs autres facteurs clés ». Il s'agit, selon lui, de «la stabilité politique, les partenariats locaux, la compréhension des besoins locaux, la gestion des risques liés, la transparence à tous les niveaux décisionnels, l’engagement local, la communication efficace tant institutionnelle qu’opérationnelle, la durabilité avec une intégration forte de l’électrification du réseau d’origine renouvelable, et la flexibilité ».
Dans ce même contexte, Seddiki a estimé qu'une approche holistique, basée sur la compréhension des besoins locaux, la gestion proactive des risques et l’intégration du volet de l’excellence opérationnelle une fois le projet opérationnel, est « essentielle » pour assurer le succès du projet.

Samia Boulahlib

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