Le monde international des affaires vit une période de mutation rapide. Les tendances à la mondialisation, à la logistique intégrée et au développement des technologies de l’information et des communications (TIC) sont en train de remodeler les schémas du commerce mondial et, par voie de conséquence, les flux commerciaux matériels. Cette restructuration, souligne Makhloufi Meriem, de l’université d’Alger 3, «contribue à la croissance économique, à une meilleure affectation des ressources, à une plus grande liberté de choix du consommateur en même temps qu’elle accroît la concurrence». Pour faire d’une région un élément clé du réseau logistique mondial, l’universitaire souligne qu’il est «nécessaire de forger une vision sur la façon de positionner la région stratégiquement dans le contexte de l’ensemble du réseau mondial de logistique». Pour atteindre cet objectif, les États, individuellement et collectivement, «devront élaborer et mettre en œuvre des politiques systématiques visant à réaliser cette vision». L’essence de cette compétence logistique mondiale «s’applique également au secteur privé ». La logistique, argumente Dr. Makhloufi, «crée des possibilités d’extension du transport intermodal de marchandises en augmentant le volume et la longueur des flux et en tirant avantage des meilleures possibilités de planification et de coordination offertes par les TIC». En cela, la logistique «pourrait concourir aux objectifs de durabilité en améliorant le niveau de service offert par le transport intermodal pour le rendre plus attractif aux chargeurs ». En Algérie, indique l’universitaire, l’essentiel du transport de marchandises se fait par voie terrestre et plus particulièrement par la route. Cependant, il faut signaler que «les autres modes de transport utilisés concernent le maritime, le ferroviaire, qui sont davantage des moyens très importants pour l’ouverture au monde extérieur ». Pour bien en tirer profit, Makhloufi préconise d'«achever les réformes de structure du secteur des transports pour que les entreprises organisent mieux leurs activités. Au chapitre des recommandations, l’universitaire met en avant la nécessité de «prioriser les actions de régénération et d’amélioration des réseaux existants, en cohérence avec les réformes de structure, afin de dégager les marges de performance et de fiabilité des services de fret». Les besoins immédiats portent essentiellement sur «les accès terrestres des grands ports et leur capacité d'accueil en conteneurs ; l’aménagement de certaines plates-formes logistiques et chantiers intermodaux». S’y ajoutent «un accès rapide à des sillons ferroviaires fret suffisants, en quantité et en qualité ; l’adaptation de quelques axes ferroviaires aux circulations de fret massifié». Dans la perspective d’une reprise de la croissance des trafics terrestres sur les principaux axes internationaux, et compte tenu d’une ressource budgétaire publique très limitée, dira l’universitaire , « il convient de sélectionner rigoureusement les investissements d’infrastructures nouvelles, en vue d’assurer la fluidité des circulations de fret en cas de concurrence avec les circulations de voyageurs, faciliter le redressement d’ensemble des professions du secteur, en revalorisant l’image du transport de fret comme pourvoyeur de richesse et d’emplois et pas seulement facteur de nuisances».
Fouad Irnatene