
L'Algérie et sept autres pays membres de l'alliance Opep+ ont décidé, hier, d'accélérer une nouvelle fois la levée progressive des réductions volontaires de production appliquées depuis deux ans.
Cette décision a été prise, lors d'une réunion ministérielle par visioconférence, rassemblant les huit pays de l'Opep+ qui avaient adopté des réductions volontaires en avril 2023 : l'Algérie, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l'Irak, le Kazakhstan, le Koweït, Oman et la Russie. Les ministres de l’Énergie des huit pays membres de l'OPEP+, réunis hier en visioconférence, ont convenu d'un «ajustement collectif à la hausse de leur production, à hauteur de 411.000 barils par jour pour le mois de juillet 2025». Dans ce cadre, la production de pétrole brut de l'Algérie enregistrera, pour la même échéance, «une augmentation additionnelle de 8.000 barils par jour», annonce un communiqué du ministère de l’Énergie. Cette hausse, explique-t-on, «vise à répondre à la progression anticipée de la demande extérieure en pétrole brut et en produits pétroliers, notamment durant la période estivale». Cet ajustement permettra également de «soutenir la mise en production progressive de nouveaux gisements récemment développés, contribuant ainsi à une meilleure valorisation des ressources nationales». Les discussions ont porté sur la situation actuelle du marché pétrolier international, ses perspectives à court terme, ainsi que sur le suivi rigoureux des engagements pris en matière de réduction volontaire de production, y compris les mesures de compensation des volumes excédentaires. Aussi, les ministres ont décidé de «poursuivre leurs consultations à un rythme mensuel, afin de suivre l'évolution du marché, le respect des engagements pris, ainsi que les efforts de compensation. La prochaine réunion est prévue pour le 06 juillet 2025». Ont pris part à cette rencontre, les ministres en charge du Pétrole de l'Arabie saoudite, de la Russie, de l'Irak, des Émirats arabes unis, du Koweït, du Kazakhstan, de l'Algérie et d'Oman. L’OPEP+ a frappé trois fois depuis mai. Pour Jorge Leon, analyste de Rystad Energy, «l’ampleur de l’augmentation de la production reflète plus que la dynamique interne de l’offre». L'augmentation annoncée de 411.000 barils/jour en juillet 2025 équivaut à trois hausses mensuelles cumulées, ce qui signifie que les quotas de production qui devaient initialement s'appliquer en janvier 2026 seront mis en œuvre en juillet 2025. D'après les chiffres joints au communiqué, la production algérienne atteindra 936.000 barils par jour, en juillet prochain, pour ensuite s'élever progressivement à 1,007 million de barils par jour, d'ici juillet 2026. Les huit pays ont toutefois souligné que ces augmentations pourront être suspendues ou révisées en fonction de l'évolution des conditions du marché. Enfin, les ministres ont convenu de maintenir des réunions mensuelles, afin d'évaluer l'évolution du marché, le respect des engagements de production et l'état des compensations, indique la même source, ajoutant que la prochaine réunion est prévue pour le 6 juillet 2025. Notons que tout récemment, 22 pays membres de l’OPEP+ ont mandaté le Secrétariat de l’OPEP, pour élaborer un mécanisme d’évaluation de la capacité de production maximale durable des pays participants. Ce mécanisme servira de base, pour définir les niveaux de production de référence en 2027. Lors de la 39e réunion ministérielle OPEP/non-OPEP, les pays membres ont réaffirmé leur engagement à maintenir les ajustements volontaires de production jusqu’à la fin de 2026, dans le but de préserver la stabilité du marché pétrolier mondial. Sur la démarche à suivre pour un meilleur équilibre du marché, Vincent Barret, expert en questions énergétiques, a affirmé que l’Opep+ «pourrait explorer une logique de coopération» et «doit anticiper un futur marqué par une transition énergétique mondiale».
F. I.