
Le forum économique algéro-saoudien a été organisé, hier à Alger, à l'hôtel Sheraton, à l’initiative de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI). Cet événement se veut une véritable plateforme d’échanges entre les communautés d’affaires des deux pays, avec pour objectif de «dynamiser les opportunités de partenariat dans plusieurs secteurs clés». L'événement a réuni plus de 50 entreprises saoudiennes et de 400 entreprises algériennes.
À cette occasion, la signature de cinq accords stratégiques a marqué un tournant significatif pour la coopération bilatérale. Ces accords couvrent des domaines cruciaux pour le développement économique des deux pays, notamment : l'énergie renouvelable, les services, le tourisme et l’agroalimentaire. Selon Chakib Smaïl Kouidri, directeur général de la CACI, cette nouvelle session permettra de trouver les mécanismes pour améliorer les échanges commerciaux entre les deux pays. L’Algérie et l’Arabie saoudite affichent une forte volonté de bâtir un partenariat économique d’envergure. Dans ce sillage, Kamel Moula, président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), a brossé un tableau optimiste de la dynamique en cours, tout en appelant à «exploiter pleinement les opportunités entre les deux pays». Moula a salué la présence des opérateurs saoudiens, soulignant la profondeur des liens historiques entre Alger et Riyad, fondés sur des visions géostratégiques partagées, sur la religion et la culture. Il a indiqué que l’Algérie et l’Arabie saoudite occupent les deux premières places du monde arabe en matière de superficie, un atout qui leur confère une position stratégique de premier plan, tant sur le plan régional qu’international. Sur le plan économique, il a insisté sur les transformations majeures que connaît l’Algérie, ces dernières années. Grâce à la «volonté politique du président de la République et à des réformes profondes, l’environnement des affaires s’est considérablement amélioré», a-t-il indiqué. Plus de 13.600 projets d’investissement ont été enregistrés, sans compter ceux actuellement à l’étude. Cette dynamique s’appuie également sur un dialogue constant entre les autorités publiques et les acteurs économiques, ce qui a permis de restaurer la confiance. L’Algérie bénéficie par ailleurs d’avantages concurrentiels notables : une main-d’œuvre qualifiée, des coûts énergétiques bas, une infrastructure de transport en amélioration continue – qu’il s’agisse du réseau routier, ferroviaire, aérien ou maritime –, ainsi que des mesures fiscales incitatives, comme la suppression de l’impôt sur l’activité professionnelle. Ces facteurs ont contribué à une croissance économique de 4,1% en 2023, avec la création de plus de 740.000 emplois directs, la réduction de l’inflation et l’amélioration du pouvoir d’achat, a-t-il dit. Plusieurs domaines sont identifiés comme prioritaires : l’industrie agroalimentaire, les industries agricoles, le fer et l’acier, le tourisme et les loisirs, les technologies de l’information et de la communication, la santé, les services et les énergies renouvelables. Kamel Moula a insisté sur le fait que le potentiel de coopération reste largement sous-exploité. «Nous croyons fermement que les entreprises algériennes et saoudiennes disposent de toutes les capacités pour bâtir un partenariat stratégique, créateur de richesse, d’emploi et porteur de croissance pour nos deux économies», a-t-il affirmé. Grâce à sa position géographique aux portes de l’Afrique et de l’Europe, l’Algérie se présente comme une passerelle vers des marchés extérieurs majeurs. Un atout de taille pour construire des partenariats industriels et commerciaux d’envergure avec un acteur économique clé comme l’Arabie saoudite. Il ajoute enfin que le volume des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Arabie saoudite s’élève actuellement à un milliard de dollars.
S. B.
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Cinq accords stratégiques signés
Le Forum d’affaires algéro-saoudien s’est conclu par la signature de cinq accords et mémorandums d’entente entre des entreprises algériennes et saoudiennes. Ces conventions marquent une nouvelle étape dans le renforcement de la coopération bilatérale dans des secteurs économiques clés. Parmi les accords les plus marquants, figure un mémorandum d’entente dans le domaine du tourisme, signé entre la société publique algérienne «Tourisme et Voyages d’Algérie» et la société saoudienne «Notre Monde et Business pour le Tourisme». Cette initiative vise à développer des offres touristiques et à renforcer l’attractivité des deux destinations. Dans le secteur du Commerce, un mémorandum d’entente commercial a été établi avec la société saoudienne «Magnum Trading», en vue d’élargir les échanges de produits et services. Un autre accord a été signé entre la société algérienne CATM et «Groupe Ghaith Holding», un groupe saoudien de premier plan. Cet accord s’inscrit dans le développement de partenariats dans les domaines de l’agroalimentaire et de l’industrie. Tandis qu’un autre accord a été conclu en vue de désigner un distributeur agréé entre la Société Tonal Techno Bond et la Société Gulf Panels Trading. Une convention de coopération et d’alliance professionnelle a également été paraphée entre le Cabinet d’avocats Laoubi et le Cabinet juridique Rayan Ben Mohammed Qorban & Associés. Présent lors de la cérémonie de signature, l’ambassadeur d’Arabie saoudite en Algérie, Abdullah bin Nasser Al-Busairi, a salué ces avancées, soulignant qu’elles traduisent «la volonté commune de renforcer les échanges économiques entre les deux pays». Il a rappelé que le volume des échanges commerciaux bilatéraux a atteint un milliard de dollars, avec des investissements saoudiens en nette progression dans divers secteurs en Algérie. Ces accords viennent ainsi confirmer l’ambition partagée par Alger et Riyad d’approfondir leur partenariat économique et de créer des synergies durables entre les acteurs du secteur privé des deux pays.
S. B.
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Azzedine Adoul, président du Conseil d'affaires algéro-saoudien : «De grandes opportunités à saisir»
De son côté, Azzedine Adoul, président du Conseil d'affaires algéro-saoudien, appelle à un partenariat économique «vrai et productif» entre l’Algérie et l’Arabie saoudite. Il a lancé un vibrant appel à un renforcement concret de la coopération économique entre les deux pays. Dans une intervention empreinte de lucidité, il a mis en avant les grandes opportunités à saisir, tout en pointant le décalage entre les potentialités existantes et les résultats actuels. Le président du Conseil d’affaires a souligné que «les chiffres actuels des échanges et des investissements ne reflètent en rien la profondeur des relations entre nos deux pays. Ils sont modestes, alors que les opportunités sont nombreuses et les transformations économiques mondiales exigent une réponse collective». Face aux mutations stratégiques de l’économie mondiale, Azeddine Adoul a insisté sur l’importance de bâtir une coopération bilatérale solide : «Notre destin est commun. Et les défis que nous traversons ne pourront être relevés qu’à travers des partenariats économiques véritables, durables et mutuellement bénéfiques.» Il a mis en lumière les importantes réformes engagées par l’Algérie : «Notre pays connaît une véritable renaissance économique. Grâce à des réformes profondes et transversales, l’Algérie s’ouvre à un modèle économique plus attractif, sécurisé par un cadre législatif et juridique générateur de confiance.» Saluant la dynamique impulsée par la nouvelle loi sur l’investissement, il a affirmé que «cette transformation constitue le socle d’une nouvelle phase de développement, fondée sur l’équité, la transparence et l’égalité des chances pour tous les acteurs économiques».
S. B.
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Charaf-Eddine Amara, vice-président du conseil d’affaires algéro-saoudien : «Un nouveau souffle»
Pour sa part, Charaf-Eddine Amara, vice-président du Conseil d’affaires algéro-saoudien, a indiqué que «ce forum marque le point de départ d’une nouvelle phase de notre partenariat économique, plus ambitieuse, plus ouverte et plus engagée». À travers ces mots, le responsable a donné le ton d’une rencontre placée sous le signe de la coopération stratégique et du développement mutuel. Dans un discours à la fois lucide et mobilisateur, il a exprimé l'engagement de l’Algérie à construire des ponts solides avec ses partenaires saoudiens, en misant sur des projets d’investissement concrets et durables. «Nous sommes pleinement disposés à soutenir ce partenariat, en mettant nos expertises et nos infrastructures au service des projets communs, afin de bâtir et de développer des investissements de qualité dans notre pays», a-t-il affirmé. Charaf-Eddine Amara a également insisté sur la nécessité de moderniser les outils de financement et de renforcer l'attractivité du tissu industriel algérien : «Nous encourageons la création d’entreprises spécialisées et de pôles industriels attractifs, tout en œuvrant à orienter les efforts vers l’adoption de mécanismes de financement innovants et adaptés.»
S. B.