
Une économie locale en plein essor, des besoins sociaux — particulièrement ceux en rapport avec la santé publique, où en termes d'accès à l'eau et au logement — sont au cœur des préoccupations des autorités qui s'activent pour être à la hauteur des attentes des citoyens, un réseau d'infrastructures routières et autoroutières plus dense et une valorisation des ressources disponibles optimisant tant la présentation du tissu social que la résilience face aux aléas environnementaux.
Voilà ce qui distingue aujourd'hui les régions de l'Algérie profonde, plus précisément les wilayas de Saïda et de Tiaret que nous avons récemment visité pour nous imprégner de visu de la dynamique dans le sillage de laquelle se réinvente une audace qui force l'admiration. Longtemps perçues comme des espaces enclavés, ces deux wilayas de l'Ouest algérien connaissent aujourd'hui une métamorphose spectaculaire. Des années, voire des décennies d'isolement, de dénuement ayant accentuées les contraintes de leurs populations, qui manquaient presque de tout, relèvent du passé. Tiaret et Saïda s'affirment actuellement comme des pôles de développement socio-économique qui n'ont rien à envier aux grandes métropoles du pays. Elles incarnent incontestablement la nouvelle Algérie en mouvement et en action déterminée à relever les défis actuels et à venir.
Ces deux wilayas au passé révolutionnaire glorieux, riche en patrimoine culturel et agricole qui ont longtemps souffert de manque de visibilité en termes de gestion et de gouvernance locale se voient attribuées une série de projets multidimensionnels dans le cadre de la stratégie mise en œuvre conformément à la vision du Président Tebboune ayant placé la lutte contre les déséquilibres régionaux comme un des axes majeurs de son programme d'action. Les premiers résultats, fruits de cette vision d'avenir, tombent. Tiaret est en passe de vaincre le stress hydrique, une problématique qui a pris une dimension nationale du fait qu'elle a été débattue en séance du Conseil des ministres en juin de l'année dernière.
Le stress hydrique vaincu à Tiaret
Le problème sur le point d'être définitivement résolu, comme nous le confie le wali Said Khalil, nous apprend que le projet d'alimentation en eau potable des 11 communes de Tiaret à partir du bassin hydrique d’ Adjer Maya connaîtra son entrée en exploitation, au plus tard dès juillet prochain. "Actuellement, ce projet connaît un taux de réalisation de 60%. Notre objectif est d'arriver à effectuer les premiers essais d'ici la fin de ce mois de mars où dès le début du mois d'avril afin que sa récupération soit possible à partir de juin où au plus tard début juillet", a affirmé le wali.
Il s'agit, insiste-t-il, d'un projet d'envergure qui s'ajoute à d'autres non moins importants en cours de réalisation dans le domaine de la santé, du logement, du transport ou encore dans les secteurs de production agricole et industriel. "Tiaret sera prochainement dotée d'une plateforme sanitaire adéquate au nombre d'infrastructures jamais égalées depuis le recouvrement de l'indépendance", a indiqué le même responsable. Said Khalil énumère à ce propos plusieurs structures médicales spécialisées qui sont en cours de construction.
Il est question d'un centre anti-cancer régional, d'un hôpital de traumatologie, d'un centre de traitement des brûlés, d'une antenne Pierre et Marie Curie rattachée au centre anti-cancer, d'un hôpital médico-chirurgical d'urgence d'une capacité de 220 lits au niveau de la wilaya déléguée de Ksar Chellala et d'une autre structure similaire de 120 lits au chef-lieu de Tiaret. Certains de ces projets seront réceptionnés vers la fin de l'année. Au courant des mois de novembre-décembre, selon le calendrier fixé par le wali, tandis que d'autres seront opérationnels dès le premier semestre de l'année prochaine, a-t-il assuré. L’autre révélation, faite par Saïd Khalil, concerne la reprise, prochainement, du statut international de l'aéroport de Tiaret. "Cette décision prise il y a de cela un mois par les autorités concernées a pour but, explique-t-il, d'effectuer des dessertes des hadjis vers les Lieux saints et aussi de faciliter les déplacements, notamment vers l’Allemagne où réside une forte communauté de « Tiaretis ».
Dans le domaine de l'habitat, cette wilaya des Hauts plateaux s'est vu attribuer un programme conséquent de réalisation de logements suivant différentes formules, LPA, LPP et rural. Objet d'un rythme de réalisation soutenu, la réception des nouvelles unités saura alléger, ou satisfaire une grande partie de la demande qui est, quant à elle, sans cesse croissante. "Les autorités visent une couverture optimale via une gestion rigoureuse des programmes", a affirmé à ce sujet le wali Said Khalil. Pour Tiaret, ce sont surtout les prévisions programmées y compris pour cette année qui s'avèrent attractives et d'un impact certain pour la relance de l'investissement local.
Onze hangars de stockage de blé bientôt réceptionnés
L'agriculture, faut-il le rappeler, a toujours constitué cette vocation par excellence pour Tiaret, réputée dans un passé pas très lointain, d'être "le grenier de l'Algérie" en matière de production des céréales. "Lors des saisons à fortes pluviosité, Tiaret produisait autrefois jusqu'à 3,5 millions de quintaux de blé", a rappelé, à ce propos, son premier responsable.
Un tel potentiel, non négligeable, a amené les autorités centrales à décider de la construction de 11 hangars de stockage d'une capacité de 50.000 quintaux chacun. "Ces hangars sont sur le point d'être mis en exploitation", a assuré le wali qui fixe le délai de leur réception pour la mi-mars courant. Sur le même chapitre, Saïd Khalil évoque en outre le très attendu projet de construction d'un silo de capacité d'un million de quintaux de blé, précisant que l'appel d'offres international concernant sa réalisation de dimension régionale a été lancé, que l'entreprise a été retenue et que les travaux y afférents seront engagés bientôt.
Les efforts soutenus qui sont consentis à Tiaret, en termes de production et de stockage de blé, sont d'un apport important en matière de consolidation, dans la durée, du principe de l'autosuffisance nationale de ce produit stratégique. Sur un autre volet, le développement du tissu industriel et sa valorisation pour un meilleur attrait des investissements n'est pas laissé en reste à Tiaret. Dans ce cadre, le premier responsable de la wilaya a mis en avant dans ses propos une concertation approfondie entre ses services et l'agence de promotion de l'AAPI en vue de garantir une activité compétitive et plus concurrentielle au niveau de zones industrielles et des zones activité que compte la wilaya. Ce qui distingue par ailleurs l'économie locale à Tiaret, c'est aussi cette multiplication de projets créés au bénéfice de la femme rurale.
Des projets de création d'entreprises qui avoisinent la centaine et qui sont financés par l'État qui assure en outre un accompagnement garantissant le succès de ces PME féminines spécialisées entre autres dans l'élevage avicole, l'artisanat, et l'agro-écologie.
Saïda, un trait d’union stratégique entre le Sud et le Nord
Limitrophe avec Tiaret, la wilaya de Saïda est une région de l’Algérie profonde en pleine mutation socio-économique et d’innovation sociale. Son principal atout réside dans sa position géographique stratégique, idéale pour garantir un meilleur attrait du potentiel à l’investissement dont dispose le sud du pays et aussi pour relayer les flux économiques vers le Sahara et les ports méditerranéens. «Véritable porte du désert, Saïda joue un rôle pivot dans la connexion Nord-Sud du pays», a indiqué à El Moudjahid son wali Moumen Mermouri mettant l’accent sur l’extension nécessaire d’un réseau de transport, alliant routes nationales, voies ferrées. Il s’agit-là d’un levier majeur de développement à Saïda», a-t-il insisté. Mermouri ne manquera pas de mettre en évidence l’efficience de la vision du président de la République qui a impacté positivement, a-t-il dit, la dynamique socio-économique à Saïda. Il en veut pour preuve, les avancées notables réalisées dans le domaine de la numérisation, citant à ce titre l’Université de Saïda qui occupe une position de leader sur le plan national en termes de technologies numériques. Il évoque en outre que les partenariats avec des ingénieurs nationaux et des institutions ont permis des avancées historiques dans la réalisation de plusieurs projets innovants. Ouverte aux investisseurs, Saïda aborde une nouvelle ère de développement homogène et équilibré », conclut le wali Moumen Mermouri.
K. A.