De notre bureau : Amel Saher
Larbi Tahar, la cinquantaine bien entamée, chef d’une famille composée de 5 enfants âgés entre 8 et 17 ans, vit à Marseille depuis 19 ans, où il travaille avec son épouse Khadija, dans une clinique comme aide-soignant.
Cet été, il a retrouvé sa grande famille et sa ville natale, Oran, où il a grandi aux côtés de ses trois sœurs et ses deux frères, dans le quartier populaire de Sidi El-Bachir (ex-Plateau). En effet, cela fait 5 ans que Larbi et sa famille passent leurs vacances d’été à El-Bahia, alors qu’ils avaient l’habitude de se rendre en Tunisie.
Après deux ans d’expérience de vacances passées au village «Eden», un établissement haut de gamme, a Aïn El-Turck, Larbi et son épouse ont décidé cette année de louer une maison, car les séjours de vacances dans ce genre d’établissements ont enregistré une augmentation, notamment lorsqu’ils dépassent dix jours, au-dessus de leurs moyens. «Franchement, je pense que l’idée de louer une maison sur la côte ouest n’est pas si mal, voire une sage décision ; cela nous permet d’optimiser notre budget d’été et de profiter pleinement de nos vacances. Une nuitée dans un village touristique, avec uniquement le petit déjeuner, revient à 20.000 DA. Cette année, nous avons trouvé une offre de location d’une villa de 230 m2 avec piscine pour 35.000 DA la nuitée et qui peut accueillir jusqu’à dix personnes. Nous avons décidé de la prendre en colocation avec ma sœur et son mari et mon frère et sa petite famille pour trois semaines. Sincèrement, c’est de loin une bonne option. On dépense moins et on profite d’un séjour de vacances plus long», dit-il.
À Oran, la location de maisons pour les vacances d’été se développe à grande vitesse et de plus en plus des agences immobilières se spécialisent dans la location court séjour. Certaines ont dédié entièrement leur activité à ce créneau de plus en plus rentable. Si les locations proposées par les agences immobilières obéissent aux mêmes procédures et la réglementation régissant la location de l’immobilier et bénéficient à l’économie comme toute transaction déclarée, une bonne partie de ce marché juteux échappe à tout contrôle ou organisation, surtout au Trésor public.
En effet, beaucoup de propriétaires de maisons ou appartements louent directement leurs biens aux vacanciers sans aucun engagement des deux parties, et ce grâce aux annonces publiées sur les plateformes numériques dédiées aux locations de vacances ou de simples annonces sponsorisées sur les réseaux sociaux. À Aïn El-Turck, destination touristique la plus prisée par les estivants, un simple garage d’une maison équipé de matelas et d’une kitchenette peut rapporter à son propriétaire jusqu’à 70.000 DA par semaine. La forte demande sur les locations de vacances a poussé certains habitants de cette ville à se faire héberger par des proches qui habitent ailleurs pendant un mois ou deux afin qu’ils puissent louer leur propre maison à des vacanciers. C’est dire l’importance du gain financier généré par de telles activités. Souvent, ces bailleurs de biens immobiliers proposent leurs services sur les plateformes locales ou sur facebook, et préfèrent traiter directement avec les personnes intéressées, sans passer par des agences ou intermédiaires. Leurs prix sont relativement abordables, comparés aux produits proposés par les plateformes internationales.
Sur Oued Kniss, on peut trouver des locations à partir de 6.000 DA pour les petits appartements, F2 ou niveaux de villa à moitié équipés. À Trouville, un quartier résidentiel et chic, les prix d’une nuitée de maison avec piscine varient de 30.000 DA à 150.000 DA pour les grandes villas de luxe entièrement équipées.
Force est de constater que pour les mêmes biens, les prix proposés sur les plateformes internationales spécialisées dans les locations vacances et court séjour sont plus élevés. En effet, sur «Airbnb», de simples appartements ne dépassant pas les 70 m2, avec balcon ou terrasse, à Aïn El-Turck, sont proposés à partir de 80 euros. Pour les grandes maisons ou villas, il faut compter à partir de 300 euros la nuitée. Pour la location de chambres dans une maison d’hôte, le prix moyen est de 30 euros pour la nuitée ; cela dépend du confort, du quartier, des équipements proposés et si le petit déjeuner est inclus ou non.
En somme, et en dépit de certains inconvénients, la location de maisons pendant la saison estivale dans les zones côtières reste une option de choix pour passer des vacances sans se ruiner.
A. S.
