Novembre 54 face à l’opinion publique : La bataille de l’information

Photos : Billal
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Ahmed Adimi enseignant à l’université d’Alger 3, faculté de l’information et de la communication, a mis en lumière le rôle d’El Moudjahid durant notre lutte de Libération nationale. La France coloniale a déployé tout son arsenal de propagande pour donner une fausse information à propos des évènements et tenter de dénaturer l’objectif de la Nation algérienne, visant en premier lieu le recouvrement de la souveraineté nationale. Lors de son intervention intitulée
«la presse révolutionnaire fait face à la propagande coloniale», il a rappelé que «le premier travail de communication accompli par le Front de libération nationale fut la Proclamation du Premier Novembre, car au jour d’aujourd’hui, aucun autre document ne porte la valeur de cette Proclamation qui répond à toutes les questions qu’on pouvait se poser à l’époque.
Il a mis l’accent sur les missions principales d’El Moudjahid, porte-parole de la révolution, de démentir les fausses informations publiées par la presse française coloniale.
Après avoir souligné que le travail de l’équipe rédactionnelle d’El Moudjahid n’était pas facile, l’orateur a rappelé que la France a voulu faire un travail de désinformation en tentant de changer des illustrations et de modifier des termes et des mots utilisés dans les articles afin de mettre l’opinion publique sur une fausse piste et de porter préjudice à la réalité des évènements.
L’universitaire est revenu sur la terminologie journalistique, entre autres la différence entre révolution et guerre, rappelant que ce qui s’est passé entre novembre 1954 et juillet 1962 est une révolution et non une guerre. Il a indiqué que cela est une faute récurrente dans la presse, surtout francophone. S’agissant de la nuance linguistique entre «la guerre et la révolution», il a défendu ses idées, en précisant que l’ALN au début de la Révolution n’était pas aussi forte militairement que l’armée française qui était une puissance mondiale, malgré sa défaite contre les nazis.
Dans le cadre de la diffusion de l’information, il a souligné que la presse française a joué sur la terminologie pour induire, surtout l’opinion publique internationale, en erreur. En utilisant des termes comme bandits, terroristes… dans le but de semer les conflits et les désaccords entre les leaders de la révolution et avoir un écho négatif à l’échelle internationale.
Il a rappelé qu’El Moudjahid avait la force d’influencer la population, les agences internationales s’y sont référées pour informer leurs audimats, car la presse coloniale faisait trop de propagande et colportait des rumeurs sur la Révolution nationale.
Pour le conférencier, grâce à El Moudjahid, la presse internationale s’est intéressée à aborder les évènements de la Révolution de libération nationale, même certains médias arabes, en Egypte, en Syrie, en Irak, en Tunisie, consacraient des espaces pour parler de la Révolution algérienne.
Dans ce cadre, l’intervenant dira que le rôle d’Aïssa Messaoudi était de mobiliser les Algériens, rappelant la déclaration du défunt président Houari Boumediène : «La voix d’Aïssa Messaoudi représente la moitié de la Révolution algérienne.»
L’intervenant citera d’autres moyens de lutte utilisés durant la Révolution pour mobiliser l’opinion publique pour le triomphe de ses objectifs, entre autres, le cinéma, la troupe théâtrale ainsi que l’équipe de football du FLN.
Hichem Hamza

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